Claude Gewerc, président sortant du Conseil régional de Picardie, a annoncé ce mercredi qu'il quittait le Parti socialiste, pour avoir "imposé" "en dépit du bon sens" Pierre de Saintignon comme candidat unique en Nord-Pas-de-Calais/Picardie aux élections régionales.
"La façon dont a été organisée cette campagne régionale était en dépit du bon sens. On nous a imposés un candidat unique, en nous expliquant qu'il fallait l'aider, et voilà le résultat des courses", a dit à l'AFP Claude Gewerc. Ce dernier, qui avait conquis pour la gauche la Région Picardie en 2004, avait été réélu en 2010. Dans un entretien au Courrier Picard, qui a révélé l'information de son départ, le président sortant a qualifié de "minable" le score de Pierre de Saintignon - 18% au premier tour - et dit son incompréhension face au retrait du PS entre les deux tours au profit de Xavier Bertrand (Les Républicains).
"Je n'ai pas eu de coup de fil du national pendant huit mois"
"Je me demande si c'est moi qui quitte la parti ou si le parti m'a quitté", ironise Claude Gewerc. "Le premier secrétaire du parti (Jean-Christophe Cambadélis, ndlr) a dit, une dizaine de jours avant la date prévue pour la réception des candidatures, "on a de la chance on a un bon candidat, Pierre de Saintignon"", a-t-il rapporté. "Mes amis de mon département (et de la Région), pour avoir des places, se sont ralliés à cette hypothèse. Puis je n'ai pas eu de coup de fil du national pendant huit mois", poursuit-il. "Jusqu'au moment où on a senti que la campagne ne prenait pas et où on m'a demandé de donner un coup de main. J'ai dit "non"", a-t-il confié, brocardant ces "pratiques d'un autre âge".Claude Gewerc, 68 ans, qui n'a plus de mandat, s'en prend en particulier à la maire de Lille Martine Aubry, dont l'essentiel du discours selon lui a été "de dire "c'est la Picardie qui nous amène des votes FN et qui va nous faire perdre"". Le 4 janvier, Xavier Bertrand devrait être élu président de la nouvelle Région Nord-Pas-de-Calais/Picardie, en vertu des résultats du second tour où il a battu Marine Le Pen par 57% des voix contre 43%.