Le Stade Bollaert-Delelis a été inauguré dans une ambiance spéciale ce jeudi soir.
C'est l'histoire d'une inauguration annulée mais qui a eu lieu quand même. L'histoire d'une inauguration qui aurait dû être une fête mais qui a étalé au grand jour un malaise. Une inauguration "privée" dans un club qui met en avant ses supporters. Récit d'une soirée ratée.
La presse pas invitée mais conviée quand même
Dans la journée, le service de presse du RC Lens avait fait savoir aux journalistes qu'ils n'étaient pas les bienvenus pour cette inauguration. Certains journalistes se sont présentés quand même à l'entrée. Et là, Daniel Percheron, président du conseil régional Nord Pas-de-Calais, a fait savoir qu'il souhaitait les laisser entrer. Les journalistes présents ont pu entrer sans souci. Imbroglio...Mammadov invité mais absent
Deuxième point de discorde : Hafiz Mammadov. L'actionnaire principal du club, invité par Daniel Percheron, président du Conseil régional n'était pas présent. Pourquoi ? Les versions divergent : selon Daniel Percheron, il n'est pas venu parce que l'inauguration a été annulée quelques jours plus tôt : « Il est comme il est, il est fier de son pays. Il ne vient pas ce soir, parce que l’inauguration est annulée… » Il a même ajouté que l’homme d’affaires azerbaïdjanais, serait présent en cas de nouvelle inauguration de l’antre Sang et Or.La seule nouvelle du jour, comme d'habitude, c'est que Mammadov devait venir, avait dit qu'il viendrait, et donc n'était pas là #rclens
— Domenighetti Joël (@jdomenighetti) 19 Novembre 2015
Gervais Martel a donné une autre version, affirmant que Mammadov, lui-même, avait assuré qu'il serait présent ce jeudi soir à 18h : "Vous vous rendez compte de la difficulté où on peut se retrouver à donner des invitations fermes à des personnes qui ne viennent pas aujourd’hui, a déclaré le président lensois. M. Mammadov, il savait qu’on avait recréé une nouvelle manifestation. Si on s’est réuni à 18h aujourd’hui, c’est parce qu’il nous a demandés de faire cette réunion à 18h. Malheureusement, il n’est pas là." (Propos rapportés par le site Maligue2.fr)
Visiblement, Gervais Martel et Daniel Percheron n'ont d'ailleurs pas les mêmes infos ou contacts concernant Hafiz Mammadov : l'un a affirmé qu'il était à Bakou, l'autre à Londres...
Donc selon Percheron, Mammadov était à Londres. Selon Martel, il était à Bakou. #RCLens
— Laurent Mazure (@Laurentmazure) 20 Novembre 2015
Piques et désaccords dans les discours
Au cours de son discours, Daniel Percheron a répété sept fois que le RC Lens et le stade Bollaert-Delelis étaient des "biens communs". Un message clairement à l'adresse de Gervais Martel pour essayer de le convaincre de son ingérence dans les affaires du club depuis quelques mois. Gervais Martel, présent derrière Daniel Percheron pendant le discours, n'a pas souri et encaissé les piques et critiques, parfois feutrées, parfois directes : «Je suis catastrophé du management et de l'alchimie du club, poursuit Percheron. L'intelligence collective l'a quitté», a-t-il lancé.Le président lensois a répondu en confirmant que le RC Lens vivait des moments difficiles : " J’assume ce qui s’est passé au club depuis pas mal d’années. J’étais dans la difficulté et je le suis encore. C’est vrai qu’il faut essayer d’ouvrir le capital, de faire participer les gens. Je suis d’accord à 100%. (...) J’espère que tout cela va s’arranger parce que je me bats derrière, non pas pour ma place car il y a eu d’autres présidents avant et il y en aura d’autres après."
Gervais Martel a par ailleurs confirmé que Grégory Maquet, homme d'affaires belge avait bien fait une offre de reprise du club, qui a été transmise à Hafiz Mammadov. Le RC Lens attend sa réponse : "Cela va peut-être se faire, a affirmé Gervais Martel. Peut-être qu’Hafiz Mammadov va rebondir ? Peut-être qu’on va le voir dans les jours après ? N’oublions pas une chose et rendons à César ce qui a appartient à César : si Hafiz Mammadov n’est pas là en juin 2013, pour relancer le club en investissant auprès des Crédit Agricole, qui a fait des enquêtes pour bien connaître Hafiz Mammadov, il n’y a plus de club. On n’a pas eu de chance."
Alors que l'information était sortie dans la presse il y a deux semaines, le patron du RCL n'avait jusque-là pas souhaité communiquer à ce sujet. Il revient désormais à l'actionnaire majoritaire azerbaïdjanais Hafiz Mammadov de décider de la suite à donner, ou pas, à cette proposition. Suite à un audit complet de la situation du club lensois, M. Maquet est donc passé à l'action en déposant une offre qui avoisinerait les 2,5 millions d'euros et qui serait valable jusqu'au 20 janvier 2016 selon le président des Sang et Or.
Le président lensois tiendra une conférence de presse mercredi prochain pour évoquer l'avenir proche du club artésien, actuellement 12e de la Ligue 2.