Initialement, les conducteurs s'exposaient à une amende s'ils n'étaient pas en possession d'un éthylotest à partir du 1er novembre. La date a été reportée au 1er mars en raison de la difficulté d'en trouver.
La date limite était initialement fixée au 1er novembre, mais "compte tenu des difficultés d’approvisionnement recensées dans certains régions", Manuel Valls "a décidé de reporter cette date" au 1er mars pour "permettre à l’ensemble des conducteurs de s'équiper dans de bonnes conditions et à un juste prix". L’amende prévue en cas d’infraction est de 11 euros.
Pour Chantal Perrichon, présidente de la Ligue contre la violence routière (LCVR), le report au 1er mars est "une démarche raisonnable" pour "tous les malheureux qui cherchent désespérément à se pourvoir de ce gadget inutile et pas fiable".
Les fournisseurs avaient prévenu du risque de pénurie d'éthylotests chimiques, qui a provoqué une flambée des prix. "Certains sont aujourd’hui proposés à 5 euros pièce", selon Chantal Perrichon.
Inciter les usagers à "s'autotester"
Parmi les dernières mesures de sécurité routière décidées sous la présidence de Nicolas Sarkozy, la présence d’un éthylotest, chimique ou électronique, est obligatoire depuis le 1er juillet dans tout véhicule terrestre à moteur à l’exception des cyclomoteurs (moins de 50 cm3 et 45 km/h maximum).
Cette obligation avait été décidée "pour inciter les usagers à s’auto-tester afin d'être assurés de prendre la route en toute sécurité", rappelle la Sécurité routière. L’idée s'était heurtée au scepticisme des associations d’usagers et de victimes de la route, qui avaient raillé une "mesurette".
La Sécurité préconise d’avoir toujours deux éthylotests chimiques (dont le prix va normalement de 1 à 3 euros, mais a connu des augmentations récemment), au cas où le conducteur en utiliserait un avant de prendre le volant et se ferait contrôler par la police dans la foulée.
Les automobilistes peuvent aussi choisir un engin électronique réutilisable, mais nettement plus cher (à partir de 100 euros).
L’alcool est depuis 2006 la première cause de mortalité sur les routes françaises, avec près d’un tiers des tués (30,8% en 2011). Ce taux est pratiquement inchangé depuis 10 ans et bien supérieur à l’Angleterre (17%) ou l’Allemagne (10%), à consommation d’alcool quasi égale.
«Chaque jour, plus de trois personnes perdent la vie dans des accidents routiers avec alcool», précise la Sécurité routière.
Dans un sondage Ifop publié le 3 mars, deux tiers des Français (66%) se déclaraient favorables à l’obligation de posséder un éthylotest.