L'entreprise est implantée en Basse Normandie, dans la commune de Saint-James, à proximité du Mont Saint-Michel, depuis 1889.
La photo d'Arnaud Montebourg en couverture du Parisien Magazine aurait fait s'envoler les ventes de marinières.Celles de la société bretonne Armor-Lux précisément puisque c'est l'une de ses marinières que le ministre du Redressement productif arbore pour défendre le "made in France".
Interrogée ce mardi, l'entreprise Saint-James n'a elle pas remarqué une envolée particulière de ses ventes depuis la semaine dernière. Au reste, les responsables de l'entreprise normande se déclarent "sceptiques" quant à celle des ventes de leur concurrent qui annonce une progression de 60% à 65% sur la seule journée du samedi 20 octobre. "65% d'augmentation, soit, mais par rapport à quoi ?" interrogent-ils.
La flambée aurait surtout été sensible sur internet. 7 000 connexions en une journée contre 2 000 en moyenne, a précisé Jean-Guy Le Floc'h, patron d'Armor-Lux, qui a jugé "incroyable" l'engouement pour ces maillots à rayures, vendus aux alentours de 50 euros pièce.
Chez le fabricant normand, après une pointe de regret, on modère l'enthousiasme.
La personnalité controversée d'Arnaud Montebourg tout comme son protectionnisme "avéré" peuvent aussi s'avérer contre-productives. Les retours sur sa démarche et les "railleries" entendues font douter les responsables de Saint-James du "bien fondé" de l'exposition médiatique du ministre.
Une polémique entre Arnaud Montebourg d'un côté et la commission européenne et l'Organisation mondiale du commerce (OMC) de l'autre a déjà éclaté sur la question du patriotisme économique.
Quant au "made in France", il est très relatif. Armor-Lux assure 40% de sa production en France. Saint-James, 55%.
Finalement, tout bien pesé, ne pas se retrouver sous les feux des projecteurs et être épargné par les retombées négatives de cette campagne politicienne n'est pas pour déplaire aux responsables des Tricots Saint James qui, au reste, n'ont pas besoin de ça. L'entreprise bas-normande réalise un chiffre d'affaires de plus de 30 millions d'euros dont plus de 20% à l'Export. Entre 1990 et 2006 elle est passé de 180 à 320 salariés.
Avec ou sans le ministre du Redressement productif, les Tricots Saint-James ont la maille !