Dans son réquisitoire, l'avocate générale n'a pas retenu la tentative d'homicide volontaire ce vendredi matin. Elle requiert 8 ans de prison ferme pour les deux hommes.
Requalifiant les faits, la magistrate a décidé de poursuivre les deux accusés pour violence avec armes, violence volontaire ou violence avec préméditation. Aux jurés de choisir.L'avocate générale Emilie Soubeiran s'est appuyé sur l'une des deux expertises balisitiques réalisées après la fusillade qui s'est produite rue d'Auge le 3 novembre 2010. L'expertise conclut que les tirs n'étaient pas à hauteur d'homme. "Donc, je n'ai plus assez d'éléments pour dire qu'il y a eu intention de tuer", a-t-elle expliqué.
Outre les 8 ans de prison ferme, la magistrate a requis huit ans d’interdiction du Calvados et l'interdiction de détention d’arme pour les deux hommes.
Une arme de guerre qui tire des balles mortelles sur un kilomètre
"Est-ce qu'on peut tolérer que lorsqu'on a un problème, au lieu d'aller voir la police, on règle ses comptes soi-même ? L'enjeu de ce procès est là. On ne peut tolérer ce comportement", a résumé l'avocate générale Emilie Soubeiran, soulignant l'usage d'une "arme de guerre qui tire des balles mortelles sur un kilomètre".
Quatorze douilles avaient été retrouvées sur 175 mètres à l'issue de ces échanges de coups de feu survenus dans le quartier de la gare de Caen, tirées par un pistolet à gaz et un 9 mm.
Agés de 31 et 35 ans, les deux accusés ont nié tout règlement de comptes. Mais leurs explications, qui ont souvent varié au cours de l'enquête, tantôt politiques et tantôt matérielles, sont restées très floues.
"La particularité de ce procès c'est que la victime, on a dû aller la chercher par la force, par un mandat d'amener" mercredi, au premier jour du procès, a souligné la magistrate. L'homme dit avoir été blessé par hasard par d'autres qui se disputaient et a refusé de porter plainte, a rappelé la magistrate.
La peine requise est toutefois très inférieure à celle que risquaient les deux accusés au début du procès. Ils étaient au départ renvoyés devant les assises pour tentative de meurtre (soit 30 ans de prison encourus).
L'accusé de 31 ans, qui a utilisé le 9 mm, est aussi poursuivi pour détention et port d'arme prohibé.
La défense doit plaider dans l'après-midi et le verdict être rendu dans la soirée.