Après trois jours de silence, le chef d'établissement, Laurent Lechapelays, a réagi à l'affaire des tracts contre le mariage gay, à travers un communiqué.
Les élèves de l'Institut catholique privé Saint-Lô d'Agneaux, dans la Manche, ont reçu avec leur bulletin trimestriel un communiqué national de l'Apel qui se positionne contre le mariage gay. Une initiative qui a provoqué des remous, certains élèves et parents s'en sont offusqués.
Et les médias ont largement relayé l'affaire, à quelques jours de la grande manifestation parisienne contre le mariage pour tous.
La direction de l'institut Saint-Lô avait dans un premier temps choisi de ne pas s'exprimer. Le directeur a finalement décidé de sortir de son silence et a envoyé un communiqué mardi soir :
« Avant les congés de Noël, j’ai envoyé à toutes les familles de l’établissement (parents et élèves), et, selon les procédures habituelles (avec la lettre d’informations aux familles et les bulletins trimestriels) le communiqué national officiel de l’Apel, datant du 19 octobre 2012 et concernant le « mariage pour tous ». Cet envoi ne comportait aucune consigne d’action, ni commentaires personnels de la présidente de l’Apel de l’Institut ou du chef d’établissement. Sur les 1 200 familles à avoir reçu ce courrier deux seulement nous ont fait part de leur désaccord", explique le directeur de l'Institut.
"Le 3 janvier, une plate-forme d’échanges, via Internet, a été créée à l’initiative d’un groupe d’élèves de Terminale.
Tout ceci se situe dans un contexte particulier : le désaccord entre le Ministre Peillon et le Secrétariat Général de l’Enseignement Catholique, et la proximité d’une manifestation prévue le 13 janvier. Je rappelle la double mission d’un établissement catholique d’enseignement sous contrat : enseigner, ce qui relève des prérogatives de l’Etat (Loi Debré de 1950) et éduquer, ce qui relève du caractère propre de chaque établissement."
Une rencontre avec les élèves auteurs de la page facebook
"Ma démarche personnelle, consciente et assumée, s’inscrit dans la réflexion engagée par les Evêques de France. S’y ajoute un double souci : parler avec sérénité mais en vérité et permettre à chacun de réfléchir en toute liberté à partir d’une position officielle (celle de l’Apel).
Les jeunes auteurs de la plate-forme d’échanges sont venus me rencontrer cet après-midi (mardi ndlr), me précisant que leur objectif premier n’était certainement pas de nuire à l’établissement, m’annonçant également qu’ils avaient d’eux-mêmes fermé la plate-forme à l’espace public. En conclusion, et malgré ce tapage, il s’agit pour moi de demeurer un artisan de paix, dans le respect des consciences et soucieux d’entretenir le dialogue nécessaire.", conclut Laurent Lechapelays.