Près de 150 salariés d'Honeywell dont l'usine ferme en juin, ont manifesté ce mardi devant le ministère du Travail pour demander "un élargissement de la loi" reconnaissant le "statut de travailleurs amiantés".
Les syndicats demandent au gouvernement de reconnaître l'exposition des salariés de l'usine depuis 1997, date d'interdiction de la fibre cancérigène, au nombre de 353, selon eux.
Ils souhaitent que la loi reconnaisse les conséquences "non seulement pour les personnes qui ont travaillé l'amiante mais également par ceux au contact de l'amiante" entre 1997 et 2013, a déclaré Alain Tourret, député PRG du Calvados.
Une telle reconnaissance permettrait aux 353 salariés de partir plus tôt en retraite, dont "70 à 80 personnes" seraient déclarées en "cessation d'activité amiante" immédiate, pour partir "dès 50 ans à la retraite", selon Olivier Gaugain (FO).
Des élus normands et des représentants syndicaux de l'usine de freins automobile ont présenté la liste des victimes estimées au ministère du Travail. Alain Tourret s'est dit "confiant" pour la suite.
Selon les syndicats, les salariés de l'ancienne usine Valeo ont continué à être exposés, le site n'ayant selon eux jamais été vraiment nettoyé.
Une vaste opération de désamiantage, qui durera jusqu'en février, a finalement démarré la semaine dernière après une mise en demeure de l'inspection du travail.
La direction d'Honeywell sera reçue vendredi par le ministère qui devrait donner son avis "dans les mois qui viennent".
"On est prêt à se remobiliser si besoin, nous n'avons rien à perdre car nous sommes déjà virés et certains d'entre nous sont également malades", a prévenu Olivier Gaugain.
Reportage à Paris : Pierre-Marie Puaud et Cyril Duponchel