Les salariés de Condé-sur-Noireau, accompagnés d'élus locaux, sont rassemblés ce mardi matin devant le ministère du Travail pour que le site normand soit classé "amianté"
L'usine de plaquettes de frein doit fermer ses portes le 30 juin.
La fermeture étant désormais inéluctable, les salariés, les élus et les syndicats se battent désormais pour le site de Condé-sur-Noireau soit reconnu comme un site amianté par l'Etat.
Cela permettrait à certains salariés de partir en retraite anticipée et de bénéficier de mesures compensatoires non négligeables.
Les députés Alain Tourret (MRG) et Yves Goasdoué (DG) ainsi que le maire de Condé-sur-Noireau, Pascal Allizard (UMP) ont été reçus en fin de matinée au ministère du Travail. Ils accompagnaient trois représentants du personnel.
Le 9 janvier, une vaste opération de désamiantage a démarré à l'usine de plaquettes de frein, à la suite d'une mise en demeure de l'inspection du travail.
Les travaux de dépoussiérage se poursuivront jusqu'en février. "C'est une intervention importante, massive, car ramassée dans le temps", a déclaré François Serizay, directeur des relations sociales du site dont les 323 salariés seront licenciés en juin.
"La réalisation de ces chantiers est bien tardive, le travail de l'amiante sur le site ayant cessé depuis 1997. Ces travaux auraient dû être réalisés il y a bien longtemps", selon le syndicat FO.
En juillet, l'inspection du travail avait dénoncé une situation "susceptible de présenter un danger grave et imminent". Elle avait mis en demeure l'entreprise de mieux protéger ses salariés des "matériaux amiantés dont l'état est dégradé", à savoir les sols, faux plafonds, machines et équipements.
La direction d'Honeywell, propriétaire du site depuis 1999, continue toutefois à estimer que la mise en demeure n'est pas justifiée et affirme avoir déjà investi plusieurs millions d'euros dans différentes opérations de dépoussiérage au fil des ans.
L'usine de Condé-sur-Noireau, où la dangerosité de l'amiante a été identifiée dès 1905, est au coeur d'une enquête sur les ravages de la fibre cancérogène menée par le juge Marie-Odile Bertella-Geffroy à Paris et qui a valu à Martine Aubry d'être mise en examen en novembre.