Le Mont Saint-Michel, une poule aux oeufs d'or convoitée

Avec son abbaye classée au patrimoine mondial de l'Unesco en son sommet et sa cinquantaine de commerces à sa base, le Mont Saint-Michel est une source de profits juteux et convoités.

Alors que mercredi prochain la justice va se pencher sur les rivalités entre hommes d'influence du Mont-Saint-Michel, il n'est pas inutile de rappeler quelques éléments de contexte de l'affaire, et en particulier les enjeux commerciaux qui gravitent autour du Mont-Saint-Michel.
La "merveille" est aussi une affaire très rentable.

10 millions d'euros de chiffre d'affaires pour l'abbaye

Rien que l'abbaye pour commencer : l'édifice religieux, payant, attire à lui seul, 1,3 des quelque trois millions de touristes qui viennent chaque année au mont. Près de 270.000 Japonais le visitent tous les ans.
Avec près de 10 millions d'euros de chiffre d'affaires, l'abbaye est un des deux sites les plus rentables des Monuments nationaux qui en gèrent une centaine.
Les Monuments nationaux réclament depuis des mois un point de vente de billets pour l'abbaye à l'arrivée des touristes, sur le continent, avant les commerces, mais le maire, Eric Vannier, s'y oppose, selon un fonctionnaire.

Cinquante commerces sur le mont

Seules 25 personnes, dont 14 moines, résident à l'année sur le rocher. Et 102 personnes sont inscrites sur ses listes électorales.
La commune, qui s'étend du rocher à la bordure de la côte, compte 50 commerces dont 16 hôtels et neuf bars restaurants. Cela n'inclut que la moitié des établissements de la Caserne, la zone commerciale en face du mont, sur la côte, qui est à cheval sur plusieurs communes.

Le maire Eric Vannier (SE) a pour rival Patrick Gaulois (ex UMP) qui a été le premier magistrat de la commune entre 2001 et 2008. En dehors de cette parenthèse, M. Vannier est maire depuis 1983. Une rivalité forte oppose les deux hommes, qui ont tous deux des intérêts commerciaux importants sur le mont. 

Le maire est aussi un homme d'affaires

Né en 1952 à Issy les Moulineaux, M.Vannier a hérité d'une boutique au mont de sa grand-mère à la fin des années 60 selon lui. Il a progressivement étendu son activité jusqu'à exploiter aujourd'hui une trentaine d'établissements au mont, qui ne représente qu'une part minoritaire de son activité, selon lui.
Parmi ces établissements, deux se trouvent sur la partie continentale de la commune, au lieu dit la Caserne et sont au cour du procès qui s'ouvre mercredi à Coutances: "Le Relais Saint Michel" et "L'Hôtel de la Digue", de part et d'autre du point de départ des navettes qui mènent au mont depuis le 28 avril 2012.
La Mère poulard, restaurant connu pour l'omelette du même nom, que M. Vannier a racheté dans les années 80, est aujourd'hui un groupe agroalimentaire présent dans 70 pays, selon lui. Le groupe affiche 500 emplois dans la région.

Un groupe rival à la Caserne

Son principal rival au mont est le groupe Sodetour, qui possède onze établissements à la Caserne.
Un des huit administrateurs de la Sodetour est l'épouse de l'ancien maire Patrick Gaulois, natif de Rennes, qui possède lui trois hôtel restaurants (L'Auberge Saint-Pierre, La Croix Blanche, la Vieille Auberge) et une sandwicherie (La Fringale) sur le rocher. Il a aussi d'autres établissements à Saint- Malo.

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