Pour l'ouverture du 50ème Congrès de la CGT à Toulouse, Thierry Lepaon, futur secrétaire général du syndicat, lance l'offensive.
"Je propose que le Congrès décide d'une journée nationale d'action dans la semaine du 2 au 5 avril avec rassemblements à l'Assemblée nationale et dans les territoires", a-t-il dit dans son discours d'ouverture du Congrès.
L'accord sur la sécurisation de l'emploi du 11 janvier a été négocié par les partenaires sociaux et retranscrit dans un projet de loi qui doit être examiné à partir du 2 avril par les députés. Il a été approuvé par la CFDT, la CFTC et la CFE-CGC, FO et la CGT refusant pour leur part "l'accord de la honte".
"Le gouvernement actuel s'inscrit dans une politique de rigueur et d'austérité qui constitue la toile de fond de toutes les réformes en cours ou annoncées : l'accord sur la sécurisation de l'emploi, le financement de la protection sociale, les retraites ou l'assurance chômage, la décentralisation", a déclaré le successeur de Bernard Thibault devant les congressistes.
"Il va falloir que le gouvernement soit à l'écoute des salariés et de leurs organisations syndicales . Il va falloir aussi que les salariés interviennent massivement et dans la durée", a-t-il dit.
Selon lui, la première journée d'action, le 5 mars, rassemblant la CGT, FO, Solidaires et la FSU, était" un point d'appui pour la suite".
"Le 2 avril va s'ouvrir le débat parlementaire, il ne peut se tenir sans l'intervention des salariés", a lancé Thierry Lepaon.
"Comme pour la bataille contre le CPE (contrat première embauche, sous la présidence de Jacques Chirac en 2006, ndlr), notre objectif est de faire basculer l'opinion publique", a-t-il lancé.
Selon, lui, "dans un premier temps, le gouvernement Ayrault a pris certaines mesures positives", comme "l'allocation de rentrée scolaire" ou la création de postes dans l'Education nationale".
"Les gouvernements Hollande et Sarkozy partagent la même obsession, l'abaissement du coût du travail et la flexibilité", or "ce ne sont ni le niveau des salaires ni la protection sociale qui handicapent la France", a affirmé M. Lepaon.
"Ce qui handicape la France, c'est le coût du capital" et "en focalisant le débat sur le coût du travail, le patronat" veut "empêcher le vrai débat" sur ce sujet. Il a critiqué au passage la patronne du Medef Laurence Parisot qui a une "carte bancaire à la place du coeur", selon lui.
Dans un long discours, le futur patron de la CGT a énuméré ses propositions comme le "statut du salarié" qui donne au salarié "un socle de droits transférables" et "opposables a tout employeur". Il a également évoqué la sécurité sociale professionnelle" "la bataille pour une protection sociale de haut niveau". "Il faut donner a l'hôpital public les moyens nécessaires", a-t-il dit sous les applaudissements.
Réclamant "un volume de droit syndical interprofessionnel" il a estimé que "la délinquance antisyndicale ne doit pas rester impunie". Partisan d'un "syndicalisme rassemblé", il a assuré qu'il n'y avait pas "de rupture avec la CFDT comme il n'y a pas de mariage avec FO".