Des chauffeurs de l'entreprise de transports frigorifiques Gringore située à Ifs, près de Caen dans le Calvados sont en grève ce dimanche, à la veille de la décision du tribunal concernant la reprise de leur entreprise.
C'est une grève symbolique, et historique : la première dans l'histoire de cette société de transports dont le siège est à Ifs, près de Caen (Calvados).
Demain lundi, le tribunal de commerce se prononcera sur les projets de reprise de cette société qui est en redressement judiciaire depuis janvier 2013.
Une dizaine de chauffeurs sont rassemblés depuis ce dimanche midi devant l'entrée de l'entreprise. Mais ce piquet de grève ne bloque pas les camions et n'empêche pas les non-grévistes de travailler.
Il s'agit d'alerter l'opinion sur le sort des salariés. Aucun ne sait s'il sera "gardé" par le futur repreneur (dont on ignore encore le nom) ou "viré".
Les chauffeurs s'inquiètent aussi de leurs futures conditions de travail, pour ceux qui garderont leur emploi.
Mais cette grève est aussi l'occasion d'exprimer une certaine amertume, car les salariés estiment que l'entreprise a été mal gérée pendant des années, et que c'est uniquement pour ça qu'elle s'est retrouvée dans le rouge. Car, confient certains, "du boulot, il y en a."
Gringore emploie 231 salariés, dont 176 chauffeurs, répartis sur Ifs et quatre antennes : Bourg-Achard (Eure), Argentan (Orne), Calais (Pas-de-Calais) et Cavaillon (Vaucluse).
Deux projets de reprise semblent les mieux placés : celui de la société Malherbe associée à Stef, et celui de la société New cold Argentan .
Mais quel que soit le repreneur, une centaine de postes minimum seraient supprimés.
Voir le reportage de Pierre-Marie Puaud et Franck Bodereau (Intervenants : Philippe Virginie, chauffeur; Joël Jourdan, délégué CGT Gringore; Bruno Huerta, directeur de transition (le 23 avril 2013) et Gérard Lair, chauffeur depuis 14 ans)