La saison s'est achevée la semaine dernière sur une note amère : les pêcheurs ont multiplié les problèmes et les consommateurs ont boudé les coquilles. La campagne, cette année, n'a pas tenu ses promesses.
Avant même l'ouverture officielle de la pêche à la coquille, en août, les marins-pêcheurs normands ont dû assister, impuissants, au pillage de la ressource par la flotille britannique. On se souvient que cela avait engendré de fortes tensions. (lire ici)
Pourtant, la campagne s'annonçait exceptionnelle, avec un gisement estimé à 29 000 tonnes par Ifremer. Mais la vente anticipée des coquilles pêchées par les Anglais trois mois avant les Français et à des coûts de production inférieurs a perturbé les marchés.
Ajoutez à cela que la Saint-Jacques, plus petite que prévu, a été victime d'une toxine ayant entraîné l'interdiction de pécher fin janvier dans la baie de Seine, et vous comprendrez à quel point la saison a été compliquée pour les pêcheurs normands.
Résultat, avec des consommateurs qui boudent leurs produits, les prix du gazole qui flambent et le mauvais temps, l'avenir est sérieusement assombri pour de nombreux professionnels de la région. Car la situation n'est pas terrible non plus du côté du poisson. Le cabillaud se fait rare. La sole et le maquereau pourraient éviter que l'année soit réellement catastrophique, mais rien n'est joué avec le printemps froid et pluvieux que nous connaissons en ce moment.
Notre reportage :
Richard Brouzes, directeur général délégué de l'organisation des producteurs de Basse-Normandie, était l'invité de notre 12/13 ce mardi midi en direct de Port-en-Bessin-Huppain :