Dimanche, l'Armada flagada ?

Il manquait quelque chose ce dimanche... Un je ne sais quoi de... soleil !

L'Armada avait commencé sous les meilleurs auspices. Le soleil avait déboulé par la côte, remonté la Seine, et stationné juste au-dessus de nos têtes. Même pas trop beau pour être vrai, il s'était installé, en toute simplicité, pendant trois jours. Mais en Normandie on le sait, point de certitudes, les choses sont changeantes, hésitantes.

Alors ce dimanche, la journée a débuté cahin-caha, au rythme d'une voiture ancienne. Soleil voilé, ou toile de nuages : difficile à dire à ce moment-là. Les touristes comme les Rouennais s'élancent, c'est leur grande journée Armada. Sacs à dos, pique-niques, lunettes de soleil (dans la poche), et c'est partie, direction les quais.

En se promenant sur les quais, on remarque que beaucoup de gens nous tournent le dos. Mais la star ce n'est pas nous, ce sont les bateaux.

Le temps passe, les "Armadistes" arborent des sacs rouges aux couleurs du département, des gourdes d'eau à mousqueton, et autres trophées promotionnels. Le pas se fait plus hésitant, la fatigue gagne au fil des attentes devant les bateaux.

En fin d'après-midi, les enfants se divisent en deux catégories. Les "jamais fatigués", qui porteraient leurs parents fatigués s'ils le pouvaient, juste pour profiter encore un peu des bateaux. Et les tout endormis que même la corne de brume d'un bateau ne réveillerait pas.

Si les quais sont restés propres (merci les bénévoles et salariés qui travaillent dans l'ombre, ou plutôt dans la nuit), l'occupation humaine et marine inhabituelle laisse des traces au troisième jour...

La journée s'achève, et les visiteurs semblent las. On dirait que la grisaille a eu raison de leurs éclats de rire et de leur fantaisie. Peu de déguisements, de clins d'oeil marins. On croise des gens qui cherchent à retrouver leurs amis pour se dire au revoir et rentrer. D'autres se sont trouvés un petit coin pour s'asseoir et semblent un peu hagards. On se presse encore vers les ponts pour s'extraire. Et puis il y a ceux, imperturbables, qui se croient seuls au monde, et qui se trouvent heureux de leur journée.