L'année dernière, 700 salariés ont été pris la main dans le sac, en situation de travail dissimulé. Ce chiffre ne traduit sans doute pas l'ampleur de la fraude. L'URSSAF de Basse-Normandie assure que les contrôles seront renforcés, notamment pendant l'été.
Selon le bilan officiel publié par l'organisme chargé de collecter les cotisations sociales, 1300 actions de lutte contre le travail dissimulé ont été menées l'année dernière. Les infractions constatées ont permis à l'URSSAF de récupérer 5,2 millions d'euros de cotisations. Au total, "700 salariés ont été détectés en situation de travail dissimulé, ces derniers ne pouvant bénéficier de couverture sociale".
En 2012, les contrôles ont visé plus spécifiquement les secteurs de l'hôtellerie-restauration et du bâtiment "fréquemment exposés au travail illégal", mais aussi le transport, le gardiennage, et même le mannequinat. L'URSSAF souligne que la fraude concerne aussi bien les très petites entreprises que les grands groupes de BTP.
Les contrôleurs ont ainsi mis à l'amende des entreprises individuelles non-déclarées, mais aussi des sociétés qui dissimulent une partie de leur activité sous le statut d'auto-entrepreneur ou de travailleur indépendant. Par ailleurs, des contrôles effectués sur des chantiers dans des villas de la côte fleurie ont permis de mettre en avant des pratiques de concurrence déloyales. Des entreprises, souvent basées hors de la région "embauchent des salariés non-déclarés, sous-payés. Elles tirent avantage de ces pratiques en proposant des devis très compétitifs, écrit l'URSSAF, puisque sous-estimés au regard des charges payées par les concurrents qui respectent la réglementation". Mais le travail au noir peut aussi concerner de grandes sociétés "intervenant sur des chantiers d'état d'importance". L'URSSAF fait référence, sans le nommer, au chantier de construction de l'EPR à la centrale nucléaire de Flamanville. En deux ans, 300 salariés y ont été embauchés au noir,
Le reportage de Pauline Lattrouitte et Cyril Duponchel :