Les vétérinaires qui exercent en milieu rural protestent contre un projet de loi restreignant la délivrance de médicaments par les praticiens.
Ce paragraphe très contesté, qui enlevait le droit aux vétérinaires de délivrer les médicaments qu'ils avaient eux-mêmes prescrits, a finalement été retiré en début de semaine par le ministre de l'Agriculture Stéphane Le Foll. Pour autant à l'appel du syndicat national des vétérinaires d'exercice libéral (SNVEL), la profession est appelée à cesser le travail et à manifester ce mercredi 6 novembre. Ils souhaitent maintenir la pression jusqu'à la présentation du texte de loi en conseil des ministres le 13 novembre prochain.
Une diminution des antibiotiques, un sujet de santé publique
Ce projet de loin présenté conjointement par les ministres de l'Agriculture et de la Santé, a pour but de diminuer le recours aux antibiotiques. Marisol Touraine rappelle que c'est "un vrai sujet de santé publique". Si le découplage entre prescription et délivrance des médicaments a été retiré, d'autres dispositions devraient être introduites dans le projet de loi. Les deux ministères ont rappelé que la profession vétérinaire devait s'engager à "réduire le recours aux antibiotiques critiques, dont la maîtrise est impérative".Une profession qui a déjà fait des efforts
Les vétérinaires rappellent que des efforts ont déjà été consentis. "Le plan Écoantibio a d'ores et déjà permis de réduire le recours aux antibiotiques de 40% en 5 ans en médecine vétérinaire", rappellent-ils. Avec le découplage entre la prescription et la délivrance des médicaments, les vétérinaires craignaient une perte de temps préjudiciable entre l'examen de l'animal et le début de son traitement.Et en Haute-Normandie
Bérangère Dunglas et Jean-Luc Drouin se sont rendus à la veille de cette journée d'action dans une ferme de Ypreville-Biville. Ils y ont rencontré Anthony Leleu, docteur vétérinaire, Frédéric Monville, éleveur et Emmanuel Devaux, président de l'Ordre des vétérinaires de Haute-Normandie.