Épuisé par la charge de travail et les lourdeurs administratives, Philippe Leboucher a décidé de quitter son cabinet pour devenir salarié d'une clinique.
Voilà 12 ans, le docteur Philippe Leboucher est arrivé à Gavray motivé et enthousiaste. Aujourd'hui, l'énergie a disparu. Le médecin a près de 1500 patients et le téléphone sonne dés potron-minet.
"Le téléphone, j'en arrive à l'entendre la nuit dans mon sommeil"
"Le téléphone, j'en arrive à l'entendre la nuit dans mon sommeil", raconte Philippe Leboucher, "Chaque coup de fil, c'est un quart d'heure de travail en perspective et quand vous commencez votre journée, que vous avez déjà 18 rendez-vous et que ça sonne en permanence, vous vous dites: d'accord, elle est bien partie la journée".
Des tâches administratives au détriment du temps passé auprès des patients
Autre motif d'épuisement pour ce médecin généraliste, la charge administrative qui augmente sans cesse, qu'il s'agisse des démarches pour adresser ses patients à des spécialistes ou leur trouver un rendez-vous pour effectuer un examen spécifique ou des documents toujours plus nombreux à remplir. "L'exemple caricatural, c'est le certificat de non contre-indication à la pratique de la pétanque." Des tâches qui se font au détriment du temps passé avec les patients, selon ce médecin. Car celui-ci aime toujours son métier mais plus ces conditions d'exercice. Il a donc décidé de jeter l'éponge pour devenir salarié d'une clinique privée en janvier prochain. Son cabinet n'a pas trouvé de repreneur.
Reportage de Stéphanie Vinot et Cyril Duponchel
En janvier dernier, une de nos équipes avait consacré un feuilleton à la médecine en milieu rurale. Pour quatre médecins libéraux partant en retraite on compte seulement une nouvelle installation. Les collectivités publiques tentent de remédier à la désertification médicale en finançant des maisons de santé. Un enjeu majeur pour le développement économique des villages et bourgs de campagne.
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