Bruce Monnier n'a finalement pas été incarcéré au Mans hier soir mais placé sous contrôle judiciaire. Le président du directoire de la société normande Guy Dauphin Environnement, ainsi que deux autres personnes de la société GDE, sont mis en examen pour escroquerie. L'image de GDE en prend un coup.
Après 48 Heures de garde à vue, au Mans, Bruce Monnier, le président du directoire et donc des 80 sites français de GDE, aurait pu, hier soir, rejoindre en prison le responsable de la région Bretagne-Atlantique, incarcéré depuis plusieurs jours.
Les deux hommes et un autre membre du directoire sont bel et bien mis en examen pour escroquerie. Une affaire qui tombe mal pour GDE alors que débute, en ce moment même, la médiation mis en place par le ministère de l'Ecologie, au sujet de Nonant -Le-Pin.
Le parquet du Mans enquêtait depuis 3 ans.
Après trois ans d'investigation, Joelle Rieutort, le procureur du Mans, a confié le dossier à un juge d'instruction l'été dernier. En quelques semaines, l'éteau s'est serré sur GDE . L'objet de l'escroquerie serait simple et touche plusieurs sites : les bennes chargées de métaux auraient, parfois, à leur arrivée, été sous évaluées. En clair, on sous estime le poids pour gagner plus à la revente, après traitement des déchets. Le système permet aussi de proposer des prix plus concurrentiels aux acheteurs.
Le fils de Claude Dauphin, l'actuel PDG exilé en Suisse, Guillaume Dauphin , a lui aussi été entendu ces derniers jours. Mais aucune charge n'a été retenu contre lui.
Un autre procès le 13 mars
Et cette tourmente judiciaire n'est pas la seule que devra affronter le leader français du recyclage. Chez lui, dans le Calvados, tout près de son siège social et son "site-mère" de Rocquancourt , une décharge sauvage de RBA ( les fameux résidus de broyages automobiles) avait été découverte en 2008. Cet "abandon" de déchets près de Falaise, reconnu par GDE, a conduit tout récemment au renvoi en correctionnelle de ce dossier. Le procès aura lieu le 13 mars prochain, à Caen.
Les "anti-GDE" se frottent les mains
Autant d'épisodes judiciaires que les opposants au site GDE de Nonant-Le-Pin relient à leur actualité. Alors que le blocus citoyen à l'entrée du site perdure, alors qu'ils ont engagé un bras de fer judiciaire qui n'en finit pas, les "anti-GDE" s'étonnent de se voir imposer par le ministre de l'écologie, lui-même, une médiation avec les mêmes représentant de la société Guy Dauphin Environnement .
C'est en effet Bruce Monnier, en personne, qui est venu sur le plateau de France3 Basse-Normandie le 10 janvier dernier demander l'évacuation et l'intervention des forces de l'Ordre. C'est encore lui qui a plusieurs reprises a signé les communiqués de GDE sur ce dossier Nonant-le-Pin. Le même qui est donc suspecté d'escroquerie.
Alors qu'à Paris le médiateur nommé par le ministère lui même, a commencé son travail, ce nouvel élément à charge pour GDE ne va certainement pas lui faciliter le travail.
Ce matin les opposants ont réagi sur twitter. Et ils ont même interpellé le préfet de l'Orne, à ce sujet.
Coucou @Prefet61: ouvrez le @OuestFrance61 de ce matin, page 5 et lisez « Le patron de GDE Bruce Monnier mis en examen » #lesfaits #blocus
— FrontRésistance Orne (@frorne) 6 Février 2014
Et de 2 ! Après Mr Luquet c'est au tour de B. Monnier pdt de #GDE d'être mis en examen pour escroquerie en bande organisée #Confiance
— Nonant Décharge (@NonantDecharge) 6 Février 2014