On a beaucoup voté à Saint Nicolas d’Aliermont ce dimanche. Et une majorité d’habitant reconduit Blandine Lefebvre et sa liste « continuons à agir ensemble » pour un 3ème mandat.
« Qui reprend un petit café ? » 10h50, café du Commerce sur la place principale de Saint Nicolas d’Aliermont. Blandine Lefebvre, maire sortante et Conseillère Régionale est entourée de quelques uns de ses colistiers, dont son futur adjoint aux finances-personnel-économie, Thierry Couaillet . Les premières informations sur la participation remontent des 3 bureaux de vote du Bourg. Par téléphone, par SMS. Les Aliermontais se déplacent en nombre ce matin. Bénédicte Ouvry, la chargée de communication a installé dans le bureau principal, celui de l’Hôtel de ville, un vidéo qui permet aux habitant de suivre l’évolution du nombre de votants toutes les deux heures. D’ailleurs, dans cette ville de 3800 habitants, on ne laisse pas souvent la place à l’abstention pour l’élection du premier magistrat de la commune. Il y a 6 ans, le taux de participation était 70%. Et Blandine Lefebvre avec un sourire en coin rappelle que sa liste avait obtenu 70,5% des suffrages exprimés.Aujourd'hui les scores nationaux paraissent bien pâlichons. 23% à 12h, contre 37,69% sur le plateau aliermontais, et une avance de 11 points encore à 17h puisque Saint Nicolas pavoise avec 65,8%.
Deux listes s’opposent. Le nouveau maire sera élu. Pour conjurer le sort, on ne parle pas résultats. Toute l’équipe s’est donnée à fond durant la campagne, a valorisé le bilan des deux derniers mandats. La liste « Continuons à agir ensemble », « paritaire en alternance » insiste Blandine Lefebvre est officiellement sans étiquette. « Tout le monde connaît le positionnement du maire, au Nouveau Centre," souligne le premier adjoint, André Letellier. "Mais jamais nous n’avons abordé le sujet depuis 12 ans que nous travaillons de concert. Politiquement, il n'a jamais été demandé à qui que ce soit de se positionner. »
« Beaucoup a été fait »
Depuis ce matin Blandine Lefebvre fait le tour des trois bureaux de vote. Et elle assurera la présidence à la mairie à l'heure du déjeuner.Pendant 13 ans, de mandature la ville a beaucoup changé. Et sur les six dernières années, plus encore . "De quoi suis-je la plus fière ? Des logements sociaux que nous venons de livrer. des petites maisons élégantes et fonctionnelles. Le service d'aide à domicile : 160 personnes accompagnées et 40 000 heures effectuées durant l'année, avec 37 collaborateurs..." Dans le domaine culturel aussi avec le musée de l’horlogerie, qui sert de modèle à d'autres villes. "Et puis et peut être surtout, la réforme des rythmes scolaires. Déjà mise en place qui s'adresse aux élèves du primaire et de la maternelle. Avec à chaque trimestre le choix d’ateliers entre trois activités en fonction des classes d'âge tous les après-midi à partir de 15h45. Le tout réalisé avec les associations, et les parents. Nous faisons même partie des villes que le Ministère de la Cohésion Sociale va citer en exemple dans les toutes prochaines semaines."
Un sacerdoce
Lors de la dernière réunion électorale vendredi soir, des témoignages d’hommes et de femmes habitant la ville, ou de responsables d’associations sont venus porter les raisons de leur soutien. Des raisons qui prennent leurs racines dans l’action au quotidien de Blandine "et de mon équipe. Une action, pratique, pragmatique". Car pour elle, être maire, c’est un sacerdoce. Et la politique un exercice au long cours. Une démarche de tous les instants. Elle vit pour ça. Aider ses semblables, intervenir personnellement dès qu’elle le peut pour trouver des solutions à des problèmes, soutenir les gens dépourvus, ou que la vie maltraite."La politique, c'est être utile. On ne fait pas de politique de proximité, si on n'aime pas les gens. C'est construire, essayer de rendre la vie plus facile, anticiper les besoins et les évolutions de la société."En 13 ans, elle note que la fonction de maire s'est complexifiée. "Les textes, les normes changent, et très vite. Vu de ma situation d'élue locale, cela donne l'impression d'être fait dans l'urgence, une course en avant. Être maire aujourd'hui d'une commune de cette taille, c'est un vrai boulot." Et cette région cette picarde de naissance la connaît comme sa poche, elle qui la fréquente depuis 1976. Et qui a déposé ses valises en 1981. "Je connais bien mieux la Seine-Maritime que la Somme".
Il reste tant à faire
Les projets ne manquent pas. « Ambitieux, mais mais toujours réalistes. Jamais il ne nous fut reproché d'être idéalistes. Prochain axe fort : l’aménagement de l’ancien lycée Professionnel Honoré Pons, fermé depuis une dizaine d’années. Soutenu politiquement par la sous-préfecture et financièrement par la Région, le département, la communauté de communes et l’Europe, nous désirons y construire un pôle Santé et social, notamment, qui regroupera pour la commune et tout le territoire de la communauté de Commune une plateforme associant tous les métiers médicaux et para médicaux, d'aide au personnes en situation de handicap vieillissantes..."Les procédures de dépouillement sont scrupuleusement observées sous l’oeil vigilant des partisans des deux camps. La salle de l’Hôtel de ville est pleine à craquer. Vers 19h45, Blandine Lefebvre prend la parole. « Continuons à agir ensemble » recueille 63,15% des voix. Soit 22 élus et 5 pour la liste de Jacques Glinel. La tension des dernières heures augmente encore quand la tête de liste d’opposition prend la parole. Mais déjà, la vie est ailleurs, tournée vers demain.
Sur son compte personnel Facebook, Blandine avait écrit vendredi que sa maman de 87 ans, habitant en Picardie, avait téléphoné pour lui souhaiter courage et chance pour ce dimanche. Un coup de fil qui aura fonctionné à plein. C’est d’ailleurs à elle, qui ne saura retenir ses larmes, que Madame le Maire passera son premier appel