Au printemps 1944, le contre-espionnage allié sème le doute parmi les troupes nazies sur le lieu du débarquement

Au printemps 1944, devant l'imminence d'un débarquement allié, la Wehrmacht s'affaire à renforcer ses défenses, mais de l'autre côté de la Manche, le contre-espionnage s'emploie à faire croire aux Allemands que le débarquement aura lieu dans le Pas-de-Calais.

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Au printemps 1944, la Wehrmacht s'affaire à renforcer ses défenses le long du "mur de l'Atlantique", mais de l'autre côté de la Manche, le contre-espionnage s'emploie à faire croire aux Allemands que le débarquement aura lieu dans le Pas-de-Calais.

Devant l'imminence d'un débarquement, les occupants tentent de consolider la "forteresse Europe" vantée dans les films de propagande nazie. Malgré les quelque 3.000 pièces d'artillerie, les milliers de fortins en béton, les millions de mines installées des Pays-Bas à la frontière espagnole, des failles subsistent dans le dispositif, notamment en Normandie.

A la veille du 6 juin, les Allemands "travaillent dur", assure Jean-Luc Leleu, ingénieur de recherches au CNRS. "La plupart des troupes de divisions côtières sont engagées dans des travaux de retranchement, d'édification de défenses avec l'arrivée de Rommel (en janvier 1944, à la tête du groupe d'armée B, de l'Escaut à la Bretagne, ndlr)", ajoute-t-il. 

En juin 1944, les Allemands ont opposé une forte résistance, mais les Alliés ont tourné la situation à leur avantage, profitant de surcroît d'un coup de chance: une fenêtre météo favorable que les Allemands n'avaient pas vu venir.


Les fameuses "asperges de Rommel", des pieux de bois dressés dans les champs pour éviter les atterrissages de planeurs, sont plantées par milliers.
Si pour Hitler et l'état-major allemand, un débarquement allié ne fait aucun doute, l'incertitude demeure quant au lieu qui sera choisi.

De son côté, le contre-espionnage allié sème le doute grâce à "Fortitude", une vaste opération de manipulation visant à conforter les Allemands dans l'idée que le débarquement aura lieu dans le Pas-de-Calais.

"Le contre-espionnage allié va manipuler les sources du renseignement allemand pour tenter de désinformer l'ennemi", explique Christophe Prime, historien responsable des collections au Mémorial de Caen. Il s'agit notamment de diffuser de fausses informations via des agents doubles. Par ailleurs, des "armées fantômes" sont créées de toutes pièces le long des côtes britanniques pour tromper l'ennemi sur les intentions des alliés.


Supercherie

La supercherie est si bien exécutée qu'après le 6 juin, les Allemands croiront encore à un deuxième débarquement dans le Pas-de Calais. Et Hitler tardera à donner l'ordre à la 15e armée, basée dans le Pas-de-Calais, de rejoindre le front normand. 

"Ce qui a vraiment fait la différence a été l'opération Fortitude", explique Antony Beevor, historien britannique spécialiste de la Seconde Guerre mondiale.
En outre, face aux Anglo-américains, deux stratégies s'opposent: celle du maréchal Erwin Rommel, chargé de la défense des côtes de la Manche, et celle du maréchal Gerd von Rundstedt, qui commande l'Oberbefehlshaber West (OB-West), l'état-major des armées allemandes de l'Ouest.

Rommel veut repousser le débarquement allié au plus près de la côte, von Rundstedt croit en une contre-offensive blindée après que les Alliés auront débarqué. Or, Hitler ne tranche pas et joue le compromis entre les deux stratégies, en accordant à Rommel trois des dix divisions blindées de l'OB-West.

les Allemands "n'étaient pas prêts le 6 juin", confirme l'historien Antony Beevor


De son côté, l'organisation Todt, chargée des fortifications en béton, est loin d'avoir achevé sa mission. Les convois chargés de matériaux de construction sont régulièrement bombardés.

"Et il n'y a pas assez de troupes", ajoute M. Prime, avant de conclure: "Tout est encore en cours du côté allemand". Résultat, les Allemands "n'étaient pas prêts le 6 juin", confirme Antony Beevor.  "Les Allemands ont bien avancé. Au niveau des défenses, (...) mais tout n'est pas encore terminé. Les défenses ne sont pas encore aussi imperméables, aussi puissantes que Rommel l'escomptait", observe M. Prime.

Et les quelque 150.000 hommes de la 7e armée allemande, qui prendront de plein fouet le Débarquement, ne représentent pas le meilleur de la Wehrmacht. "La 7ème armée est un mélange. Beaucoup de soldats étaient mauvais, pas enthousiastes. Il y avait des membres des "Osttruppen", essentiellement des Russes enrôlés dans l'armée allemande", explique Antony Beevor.

En juin 1944, les Allemands ont opposé une forte résistance, mais les Alliés ont tourné la situation à leur avantage, profitant de surcroît d'un coup de chance: une fenêtre météo favorable que les Allemands n'avaient pas vu venir.
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