Le collège Lemière a définitivement fermé ses portes voilà trois semaines suite à la décision du Conseil Général. La municipalité de Caen ne veut pas laisser le bâtiment aux promoteurs immobiliers et souhaite "garder l'âme du lieu".
Parents, élèves et enseignants ont bataillé pendant plusieurs mois pour sauver l'établissement. Les pétitions, manifestations et occupations du collège Lemière n'ont pas réussi à changer le cours des choses. Le président du Conseil Général du Calvados, Jean-Léonce Dupont, ne souhaitait pas réaliser les travaux nécessaires à la mise en conformité de l'établissement en matière d'accessibilité et de sécurité, des travaux estimés à 8,5 millions d'euros, et préférait redéployer les moyens financiers du Département sur le collège Marcel Pagnol. Il a été suivi dans se décision par une courte majorité le 18 avril dernier: 25 voix en faveur de la fermeture, 20 voix contre et trois abstentions.
Les cris des enfants dans la cour se sont tus voilà maintenant trois semaines. Mais les riverains pourraient un jour les entendre à nouveau. "On a envie de garder ce lieu à l'usage des enfants, majoritairement", explique Sonia de la Provôté, maire adjointe chargée de l'urbanisme, "Nous souhaitons garder l'âme du lieu".
La première piste, la plus évidente pour la municipalité en place, est celle du groupe scolaire René Lemière. "On a un problème de place pour l'école Lemière, il n'y a que deux classes de maternelle. On a une opportunité de reconstituer une école de taille plus conséquente et beaucoup plus adaptée à la demande". Cette possible extension n'occuperait qu'une partie du site: "sur les projets petite enfance beaucoup de choses sont possibles, l'accueil des tout-petits, des classes passerelles, on a beaucoup d'option qui sont en cours".
Alors que la destruction de la gendarmerie voisine est en cours d'achèvement pour laisser place à la construction de 160 logements, la municipalité de Caen ne souhaitait pas que le collège Lemière, construit en 1909, connaisse le même destin. "Ces façades doivent absolument être préservées, elles se répondent avec celles de la Préfecture, la municipalité souhaite garder la mémoire urbaine". D'où la volonté de traiter ce sujet rapidement. Si l'échéancier n'est pas encore fixé, la maire adjointe à l'urbanisme affirme que l'équipe municipale "souhaite d'ici quelques mois avoir une vision claire du devenir de ce lieu".
Reportage de Jérôme Raguenau et Carole Lefrançois