Les épreuves d'attelage, en fin de semaine, promettent d'être spectaculaires pour le public. Pour ne pas être en reste, l'équipe de France a passé ces derniers jours à Lisieux, en stage préparatoire. Derniers réglages, et gros espoirs...
Inlassablement, de 7 heures du matin à 7 heures du soir, Félix Brasseur, l'entraîneur belge, passe en revue les meneurs français sur les différentes épreuves. Equipé d'un micro-casque, il commente en temps réel chaque mouvement des chevaux, de l'attelage, de l'équipage. L'homme, au palmarès impressionnant, est exigeant. Pour réussir, il veut des qualités physiques et humaines.
"Pour faire de l'attelage, explique Félix Brasseur, il faut avoir du caractère car c'est une discipline difficile. Il faut être prêt à attaquer des montagnes infranchissables. Il faut aussi faire preuve d'honnêteté dans le travail avec les chevaux, ne pas rejeter les fautes sur eux, bien les préparer, être un bon cavalier également."
Quand l'entraîneur belge a pris en main l'équipe, elle sortait des JEM de Lexington, il y a quatre ans, où un seul meneur français était en lice. Les JEM se déroulant pour la première fois dans l'hexagone, la Fédération a décidé de mettre le paquet sur la discipline, notamment en recrutant ce spécialiste et en offrant des moyens supplémentaires aux responsables de la discipline. Aujourd'hui, huit meneurs s'apprêtent à défendre les couleurs de la France.
Pour Quentin Simonet, conseiller technique national, l'enjeu est de taille. Il s'agit de conquérir le public, mais aussi les éleveurs et propriétaires de haras pour les inciter à prendre part au développement de l'attelage de compétition en France. L'exercice de la discipline est onéreux, il faut plusieurs chevaux de haut niveau, des équipements et en la matière, la Hollande, l'Allemagne, la Belgique ou la Hongrie ont des longueurs d'avance. La tradition est plus ancrée qu'ici.
Pour palier ce retard, depuis deux ans, l'équipe de France a suivi des stages intensifs à la Motte-Beuvron, une semaine par mois en dehors des périodes de compétitions. Les compétiteurs sont plutôt jeunes, mais ils ont acquis de l'expérience. La motivation est forte et la cérémonie d'ouverture des Jeux Equestres Mondiaux, à Caen, à laquelle ils ont participé, leur a fait forte impression.
Thibault Coudry, meneur originaire de Saint-Amand-Montrond, espère que cette forte présence française dans la compétition emportera le public et permettra de séduire de nouveaux adeptes. "Ce sport n'est pas assez médiatisé, alors qu'il est spectaculaire", estime-t-il. Pour sa part, la passion de l'attelage remonte à son plus jeune âge. Ce qui lui plaît particulièrement est l'aventure en équipe puisque chaque meneur travaille d'arrache-pied avec ses deux coéquipiers embarqués avec lui et responsables chacun d'une ligne de chevaux.
Voici quelques images d'entraînement :
Les épreuves d'attelage débutent ce jeudi à la Prairie à Caen, avec le dressage durant deux jours. Le samedi aura lieu le marathon et le dimanche la maniabilité.