JEM 2014 Un cross spectaculaire pour le Concours Complet du Haras du Pin

50 000 personnes pour un cross 4* difficile qui a tenu ses promesses. Le Haras du Pin a offert un formidable spectacle sportif. W.Fox-Pitt est en tête et M.Livio premier français pointe à la 8è place au provisoire.

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Le chef de piste, Pierre Michelet, voulait remettre le cross au cœur du concours complet. Qu’il redevienne l’épreuve reine de cette discipline rigoureuse. D’ailleurs, Thierry Touzaint, l’entraîneur sélectionneur, avait clairement affiché son espoir d’un cross qui fasse la différence. Et l’on entendait deçi-delà hier dans les allées du Haras du Pin lors de la reconnaissance les mêmes phrases. Tout le monde espérait que ce mondial ne ressemblerait pas au championnat d’Europe l’an passé, considéré comme trop plat et faisant la part trop belle aux deux autres épreuves (dressage et concours hippique). Bref, et Michel Asseray hier encore ne s’en cachait pas : « nos chevaux n’ont pas le brio de leurs homologues d’outre Rhin sur le dressage », il fallait un « fond » qui puisse rebattre les cartes. Nous avons été servis.


Le nivelé, les montées, les descentes et le tracé de P. Michelet, rendaient déjà ce cross très structurant. Peu voire pas de séquence ou les couples pouvaient souffler. Ils étaient mobilisés en permanence. Les conditions météo de ces derniers jours ont fait le reste. Le sol gras, collant, a passablement modifié la donne. On fut d’une façon générale loin des 570 mètres/minute exigés. Les chevaux étaient fatigués à l’arrivée. Les cavaliers éprouvés également.
On attendait en vain un temps 0… La meilleure performance longtemps fut détenue par le champion du monde sortant et médaillé d’or olympique, Michael Jung en 10’59 –très sûr et privilégiant les options les plus rapides- au lieu des 10’32 requises. Un autre Allemand, Andreas Ostholt, grattait quelques secondes, avant que Jonelle Price (Nouvelle Zélande) ne vienne exploser les compteurs avec 10’40.


Cédric Lyard avait raison quand il disait la veille que c’était le type de parcours capable de voir des écarts très importants dans les chronos réalisés. On a vu des delta allant jusqu’à 1’30.

Et puis ce cross du Pin 2014 est digne des plus grands dans la mesure où il nécessite également une maîtrise technique à toute épreuve. Outre les obstacles de volée, étaient disposées des combinaisons où la maniabilité doit au moins être égale à l'agilité et à la vélocité.
Le cross d’aujourd’hui demande vraiment des athlètes complets. On est loin des épreuves où seule la force et la puissance comptaient pour résister aux écueils. On le voit sur les gués (obstacles faisant appel à de l’eau) par exemple. De nos jours, il n’y a pas plus de 30 cm et on cherche à tester la franchise du cheval. Voici des années il n’était pas rare de confondre cross et épreuve aquatique.


Les conditions de sécurité se sont également grandement améliorées. Lors d’une épreuve aussi grosse que celle-ci -même avec des destructions d’obstacles et des chutes qui ont conduit à quelques neutralisations momentanées de la compétition- les accidents graves ne sont plus des lots habituels.
Le complet a vraiment terminé sa mutation, nous ne sommes plus au festival du cheval d’armes, héritage que l’on observait jusque dans les années 70.
Les qualités des cavaliers et celles de la cavalerie se sont grandement améliorées et spécialisées, reste que dans cette compétition 4*, deux types de concurrents coexistent : ceux qui concourent pour la gagne, et les autres, choisissant le plus souvent les options lentes, ayant comme objectif de terminer le tour.

On ne saurait parler du complet sans aborder un paradoxe pour certains. Le CCE est sans doute la discipline la plus exigeante, elle est pourtant la plus pratiquée (hormis le dressage) par les femmes à haut niveau. Une fois encore samedi, la preuve en était apportée par le nombre d’engagées mais aussi par le niveau de leur prestation : elles n’étaient pas venues là pour de la figuration. Certaines nations leur font la part belle comme l’Angleterre où la gent masculine ne compte qu’un seul représentant. Que les tenants du machisme se rassurent, la France reste épargnée par la féminisation des effectifs en haute compétition. L’équipe de France n’en compte aucune cette année encore.


Parmi les grosses surprises, quelques chutes (éliminatoires), notamment celle de Mark Todd (néo-zélandais), le plus capé des cavaliers avec plusieurs titres majeurs à son actif, sont à signaler. La sélection néo-zélandaise, après l’abandon d’un autre coéquipier, se retrouvait d’ailleurs dépourvue pour pouvoir prétendre défendre ses chances par équipe.
Par équipe, les allemands sont encore en tête ce soir devant la Grande Bretagne, l'Australie et la France est au pied du podium à la veille du 3ème et dernier jour… Dimanche il ne leur faudra pas faire tomber de barre.

Maxime Livio dans le top 10

Côté Français, Maxime Livio signe un sans faute et un très bon chronomètre (11’03). Cette performance, que l’on espérait au regard des derniers résultats et des qualités intrinsèques de sa monture lui permet d’être dans le top 10, au soir du 2ème jour. E. Scherrer, inscrit en individuel, a été acclamé par le public, après le deuil qui l'a frappé cette semaine, avec la perte de son papa pour lequel il a couru ce cross.


Pour le reste, le complet du Pin aura tenu ses promesses. La qualité du spectacle que l’on soit profane ou initié fut au rendez-vous. Le complet est et reste une discipline où l’ambiance demeure bien différente de ce que l’on peut rencontrer dans les autres épreuves d’équitation classique : spectaculaire, ce sport, par la simplicité et l’engagement des compétiteurs, rapproche tous les publics. Les spectateurs n’hésitent pas à patauger dans la boue, et il y en avait beaucoup.
Le parcours était noir de monde (50 000 personnes). Les conditions météo n’avaient découragé personne, même si les pâtures détrempées transformées en parkings ont laissé nombre de voitures embourbées.
Tout au plus peut on regretter les embouteillages au petit matin pour accéder jusqu’au site. Le réseau routier saturé a imposé de longues files d’attente.

Une très mauvaise nouvelle : on apprenait peu après le cross que le cheval Wild Lone de Harry Mead le britannique est mort d'une crise cardiaque à l'issue de son tour.
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