JEM 2014 La chasse ouvre la semaine de Sauts d'Obstacles, la spécialité équestre la plus médiatisée

153 aujourd'hui, dimanche ils/elles ne seront plus que 4. Entre temps, les parcours du stade d'Ornano auront sélectionné le gratin des couples cavaliers/cheval. L'épreuve de Chasse du jour a ouvert le concours. Et a bien joué son rôle.

"C'est une "Chasse" ; certains vont particulièrement lentement, ils assurent. D'autres sont à fond, tournent court, prennent des risques. Ils ne viennent pas avec le même objectif. Les premiers veulent terminer le parcours en limitant la casse, les autres jouent la tête du classement."
Ces propos sont tenus par Yann Quévert, dresseur et coach professionnel, installé à son compte et qui est notre expert pour la semaine de compétition en Sauts d'obstacles. Si ce pro fait cette distinction, c'est qu'en début des rendez-vous internationaux, il est d'usage de proposer une Chasse également appelée épreuve de vitesse.

 

Une épreuve pour débuter la compétition

Deux mondes co-existent : les leaders au classement mondial depuis des années et les autres : ces pays où le CSO est un sport émergent. Certaines nations n'ont d'ailleurs pas assez de cavaliers de haut niveau pour constituer une équipe. Elles n'envoient que des individuels, mais chacun peut participer à ces mondiaux. Alors cette première épreuve permet à tous de débuter la compétition. "C'est également une façon de départager les concurrents en général. De poser les bases de la compétition à venir."

Le parcours est d'ailleurs bien fait. Il n'impose pas un tracé. Les meilleurs, ceux qui le sentent, peuvent choisir des options courtes. Les autres, moins à l'aise, des courbes plus amples. 


Aujourd'hui, premier jour, ils sont 153 au départ. Le reste de la semaine les parcours vont s'enchaîner. Et les sélections s'opérer. Les meilleures équipes s'affronteront jeudi. Et après un jour off, les individuels se mesureront samedi... Avant la terrible finale à 4 couples, dimanche.
Le chef de piste a concocté un tracé avec 14 obstacles (et 17 sauts - trois doubles). Il s'agit de réaliser le parcours dans le meilleur temps possible. Les barres ou les refus sont convertis en secondes. En d'autres termes il faut aller vite sans faire de faute. "Mais lors d'une une Chasse, il n'est pas aussi pénalisant de faire tomber une barre, ou pire un refus, que dans les autres types de barèmes où les points comptent. À partir de mercredi, toute la journée et de jeudi après-midi, le barème change. Une barre vaut 4 points tout comme le refus ; mais compte tenu du temps imposé et qui est très réduit, sur une base de 350 à 400 mètres/minute (18 à 24km/h), une dérobade ou un pile et c'est l'obligation de faire une volte (boucle) et de revenir sauter... Et donc perdre du temps... Et ne plus rentrer dans les minima requis. Donc avoir en plus des points liés à la faute, des pénalités", continue Yann.
Il vaut mieux gagner une Chasse comme tout autre épreuve, mais l'important à l'aube de cette compétition est de ne pas mettre son cheval tout de suite dans le rouge. La semaine sera longue et les enjeux très forts. Le delta de temps entre le premier et les autres va être transformé en points. Et il faut rester au maximum à 4 points du leader pour garder des chances ; raison pour laquelle, cette entame est toujours délicate."

Les Français commencent bien dans le concours. Patrice Delaveau (2è) Pénéloppe Leprévost (6è), Simon Delestre (14è) et Kévin Staut (18è). Et la Belgique, la Suède, l'Allemagne, les Pays Bas figurent également en bonne place.
"L'épreuve de chasse fait toujours bien son "travail", ce pour quoi elle est faite : la sélection. On retrouve les grandes nations."

Une disparité historique

"La différence de culture est fondamentale dans le processus qui s'enclenche. En découle le niveau national de chaque pays, le soin apporté au choix de l'entraîneur/selectionneur,  la politique de détection puis de sélection des cavaliers, des chevaux. Sans oublier le nombre de concours organisés, et forcément derrière les investisseurs qui permettent d'alimenter cet enchaînement.
Et de pouvoir bénéficier de plus de cavaliers, de chevaux, de talents potentiels donc d'argent... C'est un cercle vertueux."


Alors c'est vrai, au sortir d'une semaine avec des disciplines peu connues, on entre de plain pied dans un monde beaucoup plus médiatisé. Avec des codes, des repères spécifiques et différents de ceux que l'on a découvert pendant 10 jours. Moins "nature" que le Concours Complet, sans doute plus huppé que le reining ou le para-dressage et l'endurance... "Mais au vu du nombre de compétitions organisées par an, cette spécialité est celle qui draine le plus d'argent. C'est un peu comme dans le monde du cinéma. Pour exister, il faut être vu. Mais ne nous y trompons pas. Le CSO permet aussi d'alimenter, d'insuffler de l'argent dans la filière équipe. Des naisseurs (les éleveurs qui font naître les chevaux) aux dresseurs, qui sont loin de rouler sur l'or dans leur grande majorité."

A voir également, le reportage de Catherine Berra et Guillaud Jean-Michel :

 


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