Comme leurs homologues d'autres régions, les maraîchers du Val de Saire, dans la Manche, n'arrivent plus à vivre de leur métier. Les prix qui leur sont payés sont trop bas.
Le département de la Manche est est le deuxième plus gros bassin français de production de légumes derrière la Bretagne.
Et comme en Bretagne, c'est une cruelle logique économique que subissent les maraîchers du Val de Saire. Aujourd'hui, les prix auxquels on leur achète leur production sont très au dessous de leurs coûts de revient. Ils perdent de l'argent et leurs exploitations sont menacées.
Qui est responsable de cette situation ? Les professionnels des légumes désignent la grande distribution, accusée de se faire des marges très confortables sur le dos des exploitants et des coopératives.
Autre facteur ; les distorsions de concurrence entre les différents pays européens. Un système trop libéral au goût des maraîchers qui s'estiment étranglés.
Certains jours, les maraîchers préfèrent ne pas vendre leurs légumes plutôt que de les brader. Une situation ubuesque et qui fait monter la colère. En Bretagne, des maraîchers ont incendié les locaux des impôts à Morlaix. Les Normands condamnent cet acte de défiance, mais constatent qu'il a permis de se faire entendre des pouvoirs publics. Des mesures d'urgence ont été prises à la suite de ce coup de colère.
Le dossier de Stéphanie Potay et Claude Lelloche (ITW : David Levoy, maraîcher à Surtainville; Eric Jaunet, acheteur expéditeur Val de Saire; William Legrand, maraîcher, Annick Surdive, maraîchère à Réville; Sylvain Delacour, maraîcher)