Une équipe d'archéologues français a mis au jour sur le site préhistorique de Tourville-la-Rivière (Seine-maritime), trois os d'un bras humain datés d'environ 200.000 ans, attribués à la lignée Néandertal, une découverte très rare en Europe du Nord-Ouest.
Les fossiles humains se composent des trois os longs du bras gauche d'un même individu (humérus, cubitus et radius). La découverte, qui remonte au 10 septembre 2010, a été présentée jeudi au cours d'une conférence de presse à Paris, simultanément à sa publication dans la revue scientifique américaine Plos One.
Middle Pleistocene Human Remains from Tourville-la-Rivière and Their Archaeological Context http://t.co/sprE1nHQNi pic.twitter.com/eB6L3L0hL6
— PLOS ONE (@PLOSONE) 8 Octobre 2014
Il s'agit d'une découverte "exceptionnelle", a souligné un des chercheurs, Bruno Maureille (CNRS, Université de Bordeaux). "Elle documente une partie assez mal connue du peuplement de l'Europe du nord-ouest, où s'est individualisée la lignée néandertalienne", a-t-il expliqué.
L'homme de Tourville-la-Rivière, tel qu'il est désormais nommé, est daté entre 236.000 et 183.000 ans (Pléistocène moyen). Les chercheurs parlent d'un individu "pré-Néandertalien", situant les Néandertaliens plutôt entre -118.000 et -30.000.
Mais ses caractéristiques morphologiques "annoncent ce qu'on va retrouver chez
Néandertal et permettent de faire l'hypothèse qu'il est bien un membre de cette lignée", a souligné Bruno Maureille.
Les os fossiles ne permettent pas de déterminer son sexe, mais les chercheurs estiment qu'il s'agit d'un individu adulte ou grand adolescent. Il a été découvert par des archéologues de l'Institut national de recherches archéologiques préventives (Inrap) lors de fouilles en prévision de l'exploitation d'une carrière de sable et de graviers, dans un des méandres de la Seine, à une quinzaine de km en amont de Rouen.
VIDEO : voir le reportage de France 3 Haute-Normandie de Jean-Paul Lussault avec les interviews de :
- Bruno Maureille, directeur de recherches au CNRS
- Jean-Philippe Faivre, chargé de recherches au CNRS
C'est la deuxième fois qu'une découverte de ce type est réalisée en France, après les deux crânes fragmentaires de Biache-Saint-Vaast (Pas-de-Calais) mis au jour au début des années 80. En Europe du nord-ouest, les rares fossiles humains de cette période proviennent d'une dizaine de sites seulement.