Il y a un an, jour pour jour, le 24 octobre 2013, les opposants au centre d'enfouissement des déchets de GDE entamaient le blocage du site. Un rassemblement était organisé ce vendredi. Malgré le démantèlement du camp au début du mois, la mobilisation continue.
Tout a commencé le 24 octobre 2013 par une poignée de tracteurs stationnée devant l'entrée du site GDE à Nonant-le-Pin, une opération décrite alors par les participants comme "spontanée". Mais très vite, la spontanéité laisse place à l'organisation. Une première nuit passée à la belle étoile puis un véritable campement qui peu à peu s'installe, une base pour le front de Résistance de l'Orne qui vient de voir le jour. Pendant près d'un an, les opposants vont camper devant la "porte" de l'industriel. Les deux parties se retrouveront régulièrement dans les palais de justice de la région. Mais un an plus tard, les opposants ne peuvent célébrer cette année de lutte dans leur campement. Celui-ci a été démantelé par les forces de l'ordre le 6 octobre dernier.
Retour sur l'année qui vient de s'écouler à Nonant-le-Pin avec Franck Bodereau
Sous un ciel couleur cendre et dans un village presque fantômatique, volets fermés et rues désertes, le rassemblement des opposants à l'industriel pour célébrer cette année de lutte avait des allures de marche funèbre. Et pourtant, la foi semble toujours là. "On ne lâche rien". C'était le mot d'ordre de cette manifestation, un slogan scandé tout au long du parcours entre la mairie de Nonant-le-Pin et le centre d'enfouissement des déchets de GDE. "Alors qu'il y a énormément de procédures en cours, que les expertises se poursuivent, qu'on attend un appel d'une décision de fermeture définitive pour dépôt de déchets illicites en deux jours d'exploitation, on a certainement pas envie de lâcher", s'exclame Emilie Dehaudt, membre du Front de résistance de l'Orne (FRO)
Les anti-GDE en sont persuadés, la justice leur donnera raison. Malgré le démantèlement de leur camp, ils ne regrettent pas l'année qui vient de s'écouler. "Il y aurait déjà des milliers et des milliers de tonnes de déchets illicites, si on n'avait pas fait ce travail de blocage et de surveillance, on aurait déjà un Nonant pollué".
Leur cause ne fait pas l'unanimité dans le canton, en témoignent les réactions glanées par nos équipes auprès de quelques habitants de la commune. Les anti-GDE ont toutefois l'impression d'être de plus en plus soutenus dans leur combat. "L'émission Pièces à conviction a fait bouger d'autres personnes qui nous suivaient de loin et qui maintenant s'impliquent, nous encouragent", explique Isabelle Beaudouin, maire du Mesnil Beaudouin.
Reportage de Rémi Mauger et Nicolas Corbard
Intervenants:
- Emilie Dehaudt, porte-parole du FRO
- Jean-Pierre Fontaine, maire de Macé (61)
