Après près d'un de blocage du site GDE de Nonant-le-Pin, le préfet de l'Orne a décidé faire évacuer le camp des opposants ce lundi matin par la force publique.
Tout a commencé le 24 octobre 2013, voilà près d'un an, avec des tracteurs. Trois jours après l'ouverture du site d'enfouissement des déchets, les opposants avaient mené une action qu'ils qualifiaient alors de "spontanée" en bloquant l'accès à la décharge à l'aide de deux tracteurs. Au départ, une vingtaine de personnes étaient sur place. Puis, très rapidement, c'est un véritable camp qui s'est installé devant l'entrée du site de GDE, empêchant ce dernier de fonctionner. L'entreprise a demandé à maintes reprises la levée du blocus. Elle vient d'obtenir gain de cause.
Alerte : Les gendarmes sont en train d'expulser le FRO.!
— FrontRésistance Orne (@frorne) 6 Octobre 2014
Le préfet de l'Orne a fait procéder à la levée du blocage par la force publique ce lundi 6 octobre au matin. Dans un communiqué, le représentant de l'Etat indique que "La Cour d’appel de Caen a fait droit à deux reprises en janvier et juillet dernier, à la demande de la société Guy Dauphin Environnement pour que soit mis un terme au blocage illégal de son site industriel de Nonant-le-Pin". Il rappelle également que "l’Etat a déjà été condamné en première instance par le Tribunal administratif en juin dernier à verser une indemnité provisionnelle de 700 000 €. Il risque cependant de devoir payer au total une indemnité de plusieurs millions d’euros à l’entreprise GDE si la cour administrative d’appel confirme cette décision.".
L'opération a commencé vers 5 h 30 du matin avec le blocage de la départementale D438. Le démantèlement du mobil-home des anti-GDE a débuté vers 9 heures. Le président de la région Basse-Normandie, qui a toujours soutenu les opposants au site, se trouvait parmi eux ce lundi matin à Nonant-le-Pin. Ce dernier aurait tenté de parlementer avec les forces de l'ordre. En vain. Attendu au Mont-Saint-Michel pour une réunion, Laurent Beauvais a quitté Nonant-le-Pin en déclarant: "J'ai peur que ça envenime la situation." Noëlle Sandoz, la présidente de Nonant-Environnement, a déclaré quant à elle, qu'il s'agissait "d'une véritable déclaration de guerre".
Reportage de Nicolas Corbard et Damien Migniau
Intervenants:
- Yanic Soubien, vice-président du Conseil Régional de Basse-Normandie
- Emilie Dehaudt, opposante au projet