Une famille manchoise condamnée à détruire sa maison à ses frais pour dégager la vue du voisin

La destruction de la maison des époux Saunier a démarré ce lundi 17 novembre. Un chantier, à leurs frais, après 10 ans de bataille devant la justice et trois grèves de la faim. Leur voisin a attaqué leur permis de construire: leur maison le privait de la vue sur la baie.

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"11 ans de bagarre et de procédure pour quelque chose, encore, ça redonne de la force, mais démolir au bout du compte. Tout s'écroule." Sylvie Saunier a la voix qui tremble. L'émotion de voir sa maison ainsi détruite. La démolition a démarré ce lundi 17 novembre.


11 ans de procédure

Tout a commencé avec les voisins du couple gênés par cette maison de 250 mètre carrés qui leur gâche la vue sur le Mont Saint Michel. Ils attaquent le permis de construire en octobre 2004, 17 mois après son obtention par le couple Saunier. En février 2006, le permis de construire est annulé pour vice de forme: le maire de Vains a omis de mettre son nom et son prénom au-dessus de sa signature! Le permis est signé à nouveau. Les voisins attaquent une nouvelle fois. Le Tribunal administratif de Caen entérine le document. Les voisins font appel de cette décision. En mars 2008, c'est la Cour d'appel du tribunal administratif de Nantes qui annule le permis. Motif: la construction ne respecte pas toutes les conditions de la zone deux: "maisons et jardins prendraient une ouverture naturelle sur la Baie au village".Le 27 mai 2014, au final, après un dernier appel des époux Saunier, la démolition est confirmée. Le jugement est exécutoire. 10 000 euros de dommages et intérêts doivent être versés aux voisins et la maison doit être détruite avant le 27 novembre. Au-delà, il faudra régler 300 euros d'indémnité par jour de retard aux plaignants.        


Trois grèves de la faim

Avril 2006, Christian Saunier entame une grève de la faim et campe devant la DDE d'Avranches. En janvier 2009, pour la deuxième fois, il cesse de s'alimenter. Cette fois-ci, il s'installe devant la sous préfecture d'Avranches. Après quatre jours, il est pris de malaises, il doit être emmené aux urgences. En 2012, ce sera la troisième fois. En vain. 


Procédure à l'encontre de la mairie de Vain

Depuis 15 jours la famille Saunier habite un gîte, dans l'attente de leur future maison, actuellement en construction. Les procédures vont continuer cette fois contre la mairie de Vains. Les Saunier ont déposé un recours indemnitaire contre la municipalité et réclament pour leur maison et les 11 années de tracas la somme de 900 000 euros préjudice inclus.

Reportage de Patrick Mertz et Gildas Marie
Sylvie Saunier: propriétaire de la maison
Christian Coquière: entreprise de terrassement


   
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