Cinq jours après le signalement de la disparition de Laurent Aubrée, 34 ans, des plongeurs de la brigade nautique ont commencé ce lundi à sonder le bassin Saint-Pierre dans le port de Caen. La piste accidentelle semble privilégiée par les enquêteurs.
"Est-ce qu'il fallait vraiment attendre cinq jours pour commencer les recherches dans le port ?", s'indigne Claude Aubrée, "C'est terrible pour la famille". Son fils, Laurent, a disparu dans la nuit du 23 au 24 décembre. Le père a signalé la disparition le 25 au soir. Depuis, les proches du jeune homme de 34 ans se sont mobilisés pour le retrouver en placardant des affichettes et en diffusant sa photo sur les réseaux sociaux. Ce lundi 29 décembre, deux plongeurs de la brigade nautique de Ouistreham ont effectué leur première plongée dans le bassin Saint-Pierre à 14 h 30.
A l'aide de la carte bleue du jeune homme, trouvée dans la rue, et des témoignages recueillis, les enquêteurs ont pu retracer la soirée qu'a passé Laurent Aubrée dans le quartier du port le 23 décembre dernier. Celui-ci a fréquenté trois établissements. Il a quitté le dernier, une boite de nuit, vers trois heures du matin. Il y a oublié sa veste et ses clés de voiture. Un fait surprenant pour la famille. Les enquêteurs semblent toutefois, au vu des éléments qui sont à leur disposition (aucune bagarre n'a été signalée dans ce quartier ce soir-là), privilégier la piste accidentelle.
Le jeune homme, plombier-chauffagiste de profession, est décrit comme quelqu'un d'intégré socialement et stable, qui se projetait dans l'avenir. L'après-midi du 23 décembre, il avait effectué ses derniers achats de Noël et avait le projet de créer en 2015 sa propre entreprise. "Il commençait à acheter du matériel", raconte l'un de ses meilleurs amis. Pas le genre de personne à couper les ponts, selon ses proches.
Les recherches ont été stoppées ce lundi en fin d'après-midi. Elles doivent reprendre ce mardi matin à 9 heures. Au départ, les enquêteurs avaient prévu de se limiter à la zone à proximité du véhicule du jeune homme (stationné quai Vandeuvre). Finalement, c'est tout le bassin Saint-Pierre, d'une profondeur d'environs quatre mètres, qui doit être sondé. Ce périmètre ne satisfait pas la famille. Celle-ci a suggéré aux policiers d'étendre leurs investigations au canal de l'Orne. Lors de soirées festives dans le quartier du port, le jeune homme avait l'habitude de rentrer à pied chez lui, à Mondeville, par le cour Montalivet.
Reportage de Stéphanie Lemaire et Hélène Jacques
Intervenants:
- Adjudant Nicolas Ernoult, Brigade nautique de gendarmerie-Ouistreham
- Stéphane et David, amis d'enfance de Laurent Aubrée
- Claude Aubrée, père du disparu