L'heure de vérité approche pour Thierry Lepaon. Alors que la commission exécutive de la CGT se tient mardi 6 et mercredi 7 janvier, son secrétaire générale Thierry Lepaon est poussé à la démission par de nombreux détracteurs, au sein même de son propre syndicat.
Lundi, dans un entretien au Monde, l'ancien secrétaire général du syndicat, de 1992 à 1999, Louis Viannet, a invité Thierry Lepaon à « remettre son mandat ».
il "se grandirait en annonçant publiquement sa décision", a-t-il estimé
Le ton est donné alors que débute ce mardi et mercredi une réunion de la commission exécutive (CE), la direction élargie de la CGT. Cette instance de 56 membres ne peut pas le révoquer : seul le comité confédéral national (CCN), le parlement de la centrale, dont la prochaine séance est fixée le 13 janvier, en a le pouvoir. Mais cette commission va fixer l'ordre du jour du CNN et on pourra mesurer les rapports de force.
La polémique enfle autour de son salaire
La réunion a débuté par un rapport de la Commission financière qui alourdirait les charges contre M. Lepaon. Ainsi, son affirmation, en décembre, sur le montant de son salaire de 4.000 euros nets par mois n'était vraie que pour ce mois, puisque depuis son élection à la tête de la centrale en mars 2013, il percevait 5.000 euros (environ 6.500 bruts), avant d'avoir abaissé sa rémunération en décembre, selon les EchosThierry Lepaon de plus en plus seul
Fragilisé après les révélations sur sa prime de départ de Normandie en 2013 et les travaux dans son appartement et son bureau, le normand voit ses soutiens se réduire comme peau de chagrin :- Dans quel état d'esprit Thierry Lepaon revient-il après les fêtes de Noël ?
- Sera t'il contraint de proposer sa démission… dès ce mardi ?
"Je ne serai pas le rat qui quitte le navire". Thierry Lepaon, le 18 décembre
Regarder l'interview exclusive, accordée à France 3 Basse Normandie, le 18 décembre dernier.
Entretien réalisé par Franck Besnier
Dans une interview au Figaro, Raymond Soubie, ancien conseiller social de Nicolas Sarkozy, n'exclut pas, lui, un retour de Bernard Thibault pour dénouer la crise, car "la crédibilité" de Thierry Lepaon est "fortement entamée".