Face aux déréglements climatiques, le monde agricole doit s'adapter. Dans le pays de Caux, deux éleveurs laitiers ont commencé leur transition.
S'adapter pour subsister
Ils sont les premières victimes du dérèglement climatique, les agriculteurs se retrouvent confrontés à des étés de plus en plus chauds, aux sécheresses à répétition et à des hivers plus doux. Des conditions météorologiques qui les poussent à trouver de nouvelles solutions pour sauver leurs exploitations. C'est le cas de Nicolas Hautot, éleveur laitier à Angerville l'Orcher. Depuis trois ans il a changé ses habitudes pour nourrir son troupeau de 100 bêtes. Avec les fortes chaleurs de l'été, il a dû adapter son stock, et réviser ses coûts : 7000 euros supplémentaires de fourrage.Une organisation qui bouleverse l'emploi du temps du jeune éleveur qui va devoir passer plus de temps à faucher ses prés.Quand on arrive en période d'hiver j'ai donné 4 tonnes de nourriture à mes vaches...et avec la sécheresse de cet été et l'herbe qui ne poussait plus, j'ai dû donner aussi 4 tonnes.
Il va falloir maintenant stocker l'herbe pendant qu'elle pousse l'hiver pour pouvoir la redonner l'été... c'est une pratique qu'on ne faisait pas avant, mais ça s'accentue avec les années.
S'entraider pour faire face
Tous dans le même bateau, les éleveurs se rendent visite et discutent des solutions qu'ils ont trouvé pour améliorer leur situation. Albéric Avenel, producteur laitier à Manéglise et voisin de Nicolas, a fait quelques aménagements sur l'exploitation familiale. La chambre d'agriculture du pays de caux a saisi l'ampleur du problème. Elle apporte son soutien en informant et accompagnant les agriculteurs et éleveurs dans leur transition:Les adaptations que j'ai faites au niveau du troupeau c'est notamment de renforcer mes chemins d'accès aux pâturages, de manière à ce que lorsqu'il pleut, ça ne devienne pas un champ de boue[...] j'ai aussi installé un système de brumisateur sous les bâtiments l'été pour refroidir les vaches.
On s’adapte à ce qui va arriver, mais on a aussi au niveau des exploitations la possibilité de travailler sur des pistes pour atténuer les émissions de gaz à effet de serre… et ça on y travaille également par des diagnostics auprès des éleveurs.
En 2015, le projet Climalait voit le jour. Un programme participatif lancé à l'initiative du CNIEL - Centre National Interprofessionnel de l'Economie Laitière - qui propose des solutions aux acteurs de la fillière laitière, comme des études de terrain, des analyses sur l'évolution du climat ou des nouvelles techniques de fourrage ( Jeu interactif Le Rami Fourrager).
Dans le pays de Caux, les agriculteurs sont incités à planter à la place du maïs, de la luzerne, plus résistante aux fortes chaleurs. Une alternative adoptée par Nicolas qui en a semé 3 hectares.