Alice Beghin, la jeune valeur qui monte en reining, le cheval c’est un métier-passion.

La passion guide Alice Beghin, jeune cavalière professionnelle. Elle a traversé la France au détour de sa formation et de ses premiers emplois. Gros plan sur un parcours éclectique, un métier. La preuve que le secteur recrute si on s’en donne la peine. 

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Alice Beghin a 24 ans. Elle a le regard bleu du ciel de son sud natal.  Elle est la jeune femme dont on commence à parler dans le monde du reining. Guy Duponchel, l’entraineur sélectionneur de l’équipe de France, disait même récemment au regard de sa courbe de progression qu’il regrettait qu’elle ne vienne pas plus souvent dans le circuit de la Fédération Equestre International.

Un cursus sérieux

Tout au plus distingue t’on parfois, mais rarement, une légère pointe d’accent. Et c’est bien normal car sa passion du cheval lui a fait traverser la France entière.
Cette originaire des Bouches-du-Rhone se lance dès la fin de 3è dans un BEPA et Bac professionnel dans le Gard. Option élevage équin. « Je ne connaissais que l’équitation classique à l’époque. » Et puis après la pratique Loisirs, le débourrage elle découvre aussi l’éthologie.
Son diplôme en poche, elle poursuit son apprentissage. Elle monte dans les Yvelines chez Grégory Legrand (membre de l’équipe de France de Reining). Là, sa route bifurque vers le western. Et c’est dans cette voie qu’elle choisit Frank Perret dans l’Eure-et-Loir pour passer son Bepejeps en alternance. « La partie cours je la suivais à Sées dans l'Orne, au Centre de Formation agricole. »


Formation intense

Elle ne chôme pas. « Je montais 5 à 10 chevaux par jour. C’est très formateur. D’abord parce que la multitude de profils amène à apprendre plus vite mais aussi parce que transformer un cheval de loisirs en monture de reining n’est pas chose aisée. Le jour où on monte un cheval un peu doué, tout vient tout seul… Et c’est là que l’on mesure le chemin parcouru. »
A la sortie, mon monitorat acquis, il faut vivre. Elle va travailler pour un village de vacances dans l’Eure, puis en Basse-Normandie, dans le Perche. « Je retourne aux loisirs. Je donne des cours. Mais au détour d’un jour de congés passé auprès d’une carrière un jour de compétition, je me rends compte que le reining me manque trop. »
Sitôt dit, sitôt fait elle se met en quête d’une job qui corresponde vraiment à son projet professionnel. Et elle trouve. « A force de bosser des chevaux, de rencontrer des gens, on commence à connaître. » Adieu le Grand Ouest, elle accepte une proposition dans la Marne.


Le coaching

« J’y suis depuis presque 4 ans. Enseignante, préparatrice de chevaux, coach et cavalière. »
Ce qu’elle aime le plus « C’est assurément d’embarquer les cavalières et cavaliers  dans leur parcours. »
« La plupart des chevaux qui sont aujourd’hui préparés sont de bons chevaux-école. Ils permettent aux élèves de se faire une idée assez juste de ce que représente le reining, la rigueur qui est demandée et s’ils ont envie ou non de compétition. Quand ils mordent à l’hameçon ils peuvent alors acquérir un cheval. S’ils n’en ont pas les moyens, ils gardent les chevaux-enseignants. »


une grosse bosseuse

Alice ne regrette rien. Rien de rien. « Si c’était à refaire je referai tout. Quand je me suis lancée pour la première fois comme professionnelle seule en poste, sans plus de référent plus expérimenté que moi à qui m’adresser en cas de questions, c’est vrai que j’ai eu des craintes. Mais c’est aussi cela apprendre. Regarder, analyser, faire ses propres choix. Une autre phase de l’apprentissage. »

savoir apprécier les bons moments

 

Il faut bien le dire, Alice Beghin que rien au départ dans sa famille ne prédestinait à choisir cette carrière, donne envie par la détermination sans faille qui est la sienne. « Un conseil ? Ne pas avoir peur de se donner. Ne pas hésiter à aller chez des cavaliers exigeants. Etre consciencieux. Savoir apprécier les bons moments car il y en a des mauvais. Ne pas lacher l’affaire car c’est un beau métier. On peut travailler plus de 12 heures par jour à certains moments de l’année. On ne gagne pas bien sa vie. Mais c’est un métier passion. Non seulement qui permet de vivre avec le cheval mais donne l’occasion d’aborder des gens. Il faut se donner à fond. Sans cela on n’est pas crédible de demander la même chose. »
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