Les autorités jugent trop dangereux d'intervenir pour déplacer le rorqual commun. Ils espèrent toutefois que la marée emporte le cadavre.
Après une semaine de dérive en mer, le rorqual commun de 30 tonnes s'est échoué en bas des falaises de Veules-les-Roses (Seine-Maritime). La préfecture a consulté des scientifiques et a conclue que le risque sanitaire était trop négligeable face à la dangerosité que constituerait la récupération du corps de l'animal.
"Ce cadavre ne peut pas rester en place, c'est une bombe bactériologique", fustige Jacky Bonnemain, porte-parole de l'association environnementale Robin des bois. Il réclame la récupération de l'animal. Selon lui, la décomposition dégagera du méthane, de l'ammoniac, de l'hydrogène sulfuré et des bactéries toxiques pour les coquillages aux alentours.
Clément Jacquemin, délégué à la mer et au littoral à la préfecture de Seine-Maritime, explique que la mauvaise position de l'animal, étant en haut de plage et à l'aplomb des falaises rend difficile toute approche par la mer, et qu'il y a "un risque d'éboulement en cas d'approche par la voie terrestre".
Les autorités espèrent que la mer reprendra le cadavre, qui sera équipé d'une balise. La préfecture pourrait alors essayer de le récupérer et de l'autopsier pour connaître les causes de sa mort.
Les activités humaines peut-être en cause
Les associations évoquent les travaux de la centrale éolienne off-shore de Fécamp comme possible cause de la mort. Les scientifiques ne peuvent actuellement pas le confirmer, même s'ils constatent que certains échouements sont dus aux activités humaines.
"Ça peut les désorienter et amener des individus à ne pas se nourrir, explique Jean-Luc Jung, qui dirige la station marine de Dinard : ça va perturber leur relation avec le milieu et changer leur habitat. Tout cela peut les amener à échouer".
Les principales causes des échouements restent la mort naturelle et la collision avec les bateaux. Chaque année, entre 2 et 10 baleines sont retrouvées mortes le long des côtes françaises.