Le premier confinement a été vécu comme une nécessité, mais aussi comme une expérience collective très forte. Ce deuxième confinement imposé pour des raisons sanitaires très inquiétantes et pendant l'un des mois les plus tristes de l'année, nous fiche un sacré coup au moral. 

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La première fois, la situation était à ce point inédite qu'elle donna lieu à un sentiment collectif très fort. Il fallait être unis pour venir à bout de cette saleté de virus, et nous avions là une belle occasion de montrer notre solidarité, notre compassion pour les malades et notre admiration pour les soignants. Nous poursuivions ensemble un objectif commun, et malgré les difficultés sanitaires, sociales et économiques qui n'ont pas manqués de survenir, nous étions plutôt fiers d'agir pour le bien commun. Il fallait être adultes, et nous l'avons été.

On s'est habitués à ne voir que les yeux de nos interlocuteurs, parfois les narines aussi pour les plus indisciplinés, à ne plus s'embrasser, à ne plus s'enlacer, à ne plus rencontrer nos parents, nos amis, nos chéris, à remettre à plus tard ce qui fait le sel de la vie. 
Alors quand le joli temps est arrivé avec le déconfinement, nous avons chanté tout l'été, dansé sous les étoiles, bu et trinqué à nos amours, nous avons vécu joyeusement pensant que le temps perdu ne se rattrape plus.

Nous avions oublié que le vent mauvais n'est jamais loin, et lorsque la bise est revenue comme on pouvait s'y attendre avec dans son sillage les miasmes du Covid, nous nous sommes trouvés bien déconfits.
Cette fois le confinement s'appelle le reconfinement et il est amer, car il vient après cette délicieuse phase de déconfinement.

Novembre et la dépression saisonnière

Ce reconfinement a non seulement une tête de déjà vu, mais il a les couleurs d'un automne peu flamboyant, cette grisaille de la Toussaint qui se poursuit tout le mois de novembre.
Le 1er du mois nous fêtons nos défunts, le 11 novembre nous honorons tous les combattants morts pour la France et fêtons la journée internationale des célibataires, et le 25 nous rappelons non sans ironie aux catherinettes qu'elles sont toujours bien seules.

Sans oublier le 13 novembre, journée mondiale de la vasectomie -faut-il y voir une relation de cause à effets avec la Sainte Catherine ?- et le 19 novembre où nous fêtons l'arrivée du Beaujolais nouveau et sa migraine tenace.

Enfin ce mois de novembre aura cette année une teneur bien particulière, triste et anxiogène, si l'on s'en tient aux prévisions dramatiques des épidémiologistes. 

C'est ainsi que le mois de novembre est sans doute celui que nous aimons le moins, souvent jugé responsable de la dépression saisonnière. Les jours sont plus courts, la lumière se fait plus rare, les températures baissent inéluctablement et notre moral vacille.
Et sans perspective cette année de trouver du réconfort auprès de nos amis, réunis autour de quelques tables bien garnies, de mets délicats et de vins fins.

Un mois de réflexion

Confinement, déconfinement, reconfinement... en quelques mois on aura appris à utiliser presque quotidiennement des mots dont on peine pourtant à trouver des synonymes. 
Pas de situation contemporaine équivalente sur lesquelles s'appuyer, il faudrait pour mieux l'appréhender revenir des siècles en arrière au temps de la peste bubonique. 
L'épidémie fit des millions de morts, et ne laissa aucune année de répit aux européens entre 1348 et 1670. Les gouvernements en place imposaient alors un nouvel ordre social, avec l'interdiction des rassemblements, l'isolement et la quarantaine. On ne fait pas mieux aujourd'hui.

Ceux qui avaient les moyens d'échapper à la promiscuité sauvaient ainsi leur peau.
Ce fût le cas d'Isaac Newton, qui en 1666 se retrancha dans sa maison de campagne natale des environs de Nottingham en Angleterre. Non seulement le jeune physicien de 24 ans échappa à la peste qui tua en deux ans un quart des londoniens, mais il mena dans sa campagne anglaise des réflexions fructueuses. 
C'est en voyant tomber une pomme au cours de l'une de ses balades que le jeune Newton trouva les bases de la loi de la gravitation universelle. 

Un exemple qui pourrait nous inciter à faire de ce mois de novembre un moment de réflexion.
Regarder de sa fenêtre les feuilles et les pommes tomber, se demander pourquoi les feuilles virevoltent avant de venir tapisser la terre alors que les pommes tombent toujours perpendiculairement au sol ?

Et ne pas oublier au cours de nos réflexions pourquoi nous sommes confinés, pour ne pas voir les hommes tomber.
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