Les électeurs britanniques se sont prononcés à 52% en faveur d'une sortie de l'Union Européenne ce jeudi. Dans notre région, qui entretient des liens privilégiés avec le Royaume-Uni, les réactions recueillies par nos équipes auprès des citoyens de sa majesté divergent.
Bon nombre d'observateurs et commentateurs n'héistaient pas ce vendredi matin à parler de séisme. D'ici deux ans, la Grande-Bretagne ne fera plus partie de l'Union Européenne. Ce jeudi, près de 52% des électeurs britanniques ont souhaité "claquer la porte" du reste du continent. Partisan du maintien, le premier ministre David Cameron a annoncé son intention de démissionner en octobre prochain, déclarant "Les Britanniques ont pris une décision claire (...) et je pense que le pays a besoin d'un nouveau leader pour prendre cette direction".
Un choc politique mais aussi économique. Ce vendredi matin, les marchés mondiaux seùmblaient gagnés par la panique. Les Bourses de Paris et Francfort ont aisni plongé d'environ 10% avec des valeurs bancaires en déroute. "C'est l'un des plus gros chocs sur les marchés de tous les temps", a déclaré Joe Rundle, analyste chez ETX Capital.
La Normandie, de par sa proximité et son histoire, entretient des relations privilégiées avec le Royaume-Uni. Dans la classe politique de notre région, c'est la tristesse qui domine.
#brexit Après la tristesse et l inquiétude, l'ardente obligation de refonder l'Europe et de l'expliquer mieux s'impose. Avec courage et vite
— Jean-Léonce Dupont (@jldupont14) 24 juin 2016
#Brexit: coup de semonce pour l'Europe, qui doit renouer d'urgence avec ses peuples pour leur éviter de décrocher de l'histoire du monde.
— Philippe Bas (@BasPhilippe) 24 juin 2016
Chez les citoyens de sa majesté rencontrés ce vendredi en Normandie, les avis sont plus contrastés. Une de nos équipes s'est rendue au Mémorial Pegasus, à côté du Pont de Bénouville où le premier assaut du Débarquement a eu lieu dans la nuit du 5 au 6 juin 1944. Nous avions rencontré ces dernières semaines, lors du feuilleton consacré au Brexit, son directeur, Mark Worthington, qui vit en France depuis 25 ans. Ce dernier s'était clairement prononcé en faveur du maintien de son pays dans l'Union Européenne. Pour lui, ce vendredi est "une triste journée pour l'Europe". Ce sentiment de consternation était partagé par les résidents britanniques rencontrés dans le sud-Manche.
Reportage de Rémi Mauger et Stéphanie Lemaire
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En revanche, du côté des touristes, croisés au Mémorial Pegasus, c'est un tout autre état d'esprit qui dominait. "On veut garder le droit de faire ce que l'on veut dans notre propre pays", expliquait ainsi une touriste birtannique. Beaucoup ont exprimé à notre équipe leur satisfaction, estimant que leur pays allait pouvoir davantage lutter contre l'immigration.
Les réactions recueillies par Elise Ferret et Guillaume Le Gouic au Memorial Pegasus
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Pour Pascal Buléon, directeur de recherche CNRS Université de Caen, ce dernier point, cette peur de l'immigration, repose sur des idées fausses. "Il y a une très faible présence, environs 4 millions d'Européens, beaucoup du reste de l'Empire, et cette population ne pèse pas, elle apporte de la richesse au contraire". Au sujet de l'indépendance de décision, le géographe a également dénoncé "une certaine hypocrisie des gouvernements successifs et des Etats", rappelant que "les décisions en Europe sont avant tout inter-gouvernementales, inter-Etats, et pas au-delà et sans les Etats"
L'interview de Pascal Buléon, ce vendredi sur notre plateau
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