On connaît l'attachement des Britanniques aux célébrations du 6 juin, qui rappellent leur contribution à la Libération de l'Europe. Mais cette Europe, veulent-ils la quitter ? La question leur sera posée le 23 juin par référendum....
Et en Normandie, que pensent les Britanniques de ce Brexit ?
Et si les Britanniques décidaient de quitter l'Union Européenne ? La date du référendum approche, et la communauté anglaise qui vit en Normandie retient son souffle. La plupart des résidents originaires d'outre-Manche redoutent les conséquences d'un Brexit sur leur vie quotidienne.
Pierre-Marie Puaud, Cyril Duponchel, Marc Moiroud, Judikaelle Rousseau, Philippe Derouet, Clotilde Moschetti, Vincent Potel, Titouan Fournier et Alban Vian sont partis à la rencontre de ces Britanniques, normands d'adoption.
Le débarquement de juin 44, point de départ pour la paix en Europe
Mark Worthington travaille à Bénouville, près de Caen (Calvados), au service du Musée de Pegasus Bridge, depuis 25 ans. Au contact des vétérans et touristes britanniques, il s'est forgé de solides convictions européennes. Pour lui, la paix qui règne en Europe depuis soixante et onze ans trouve ses fondements dans le débarquement de juin 1944. Et si des Britanniques veulent aujourd'hui sortir de l'Europe, pour lui, c'est avant tout parce qu'ils ressentent une perte d'identité.Il comprend ses compatriotes, mais l'exprime avec une certaine inquiétude :
"On sait ce qu'on perd, on ne sait pas ce qu'on va gagner"
Mark Worthington, conservateur du musée de Pegasus Bridge
En Normandie, les Britanniques sont avant tout citoyens européens
Dans le Sud-Manche, entre Mortain et Sourdeval, les Britanniques forment une communauté depuis une vingtaine d'années. Les scones et la crème normande font bon ménage, tout comme l'esprit isolationniste anglais et le vivre ensemble normand. Pour ces étrangers bien installés en France, la sortie de l'Europe n'est pas souhaitable et serait un total bouleversement de leurs projets de vie.En attendant le verdict des urnes, on les entendrait presque dire :
"Wait and see..."
Jane Jones, Zone Créative, Sourdeval
Trudie Fitzgerald, restaurant l'Abbaye, Le Neufbourg
En cas de "oui" au Brexit, Keith Meier, chauffagiste anglais de Dieppe, deviendra Allemand
Rencontre avec Keith Meier, artisan plombier chauffagiste anglais installé à Dieppe depuis 12 ans. Si le Brexit est choisi, il a déjà prévu de demander la nationalité allemande, celle de son épouse. Sa situation administrative sera clairement définie, il sera ainsi à ce tire, citoyen européen avec les droits afférents. Une situation natuerelle pour lui, qui vit depuis bien longtemps en France, où il a vu naître ses deux filles. Ses parents et familles vont tous voter oui au Brexit, pas lui. Mais concernant amis et connaissances qui séjournent depuis longtemps en Normandie, leur avenir est incertain car rien n'est prévu sur le plan administratif. Que deviendront-ils en cas de sortie sortie de l'Europe ?Keith Meier, citoyen britannique
Anne Meier
La double nationalité, le choix de Charlotte Nixon-Lemière
Charlotte Nixon-Lemière est enseignante à l'ISCOM, école de communication rouennaise. Pour elle, sans faire de prosélytisme, il est naturel d'intéresser les élèves aux causes et conséquences du Brexit dans le cadre de ses cours de systèmes politiques internationaux. Charlotte vit depuis 20 ans en France avec son mari français et sa fille et n'a pas voté en Grande Bretagne depuis 15 ans. Elle ne pourra pas s'exprimer dans le cadre du referendum et le regrette. Si le Brexit passe, aura-t-elle besoin d'un permis de travail pour continuer à exercer en France ? Elle s'est décidée à demander la double nationalité, ce qui lui donnera aussi la possibilité de voter en France, ce qui lui a manqué lors des dernières échéances électorales.Charlotte Nixon-Lemière, citoyenne britannique