Une infirmière de l'hôpital de Bayeux a été mise en examen, mercredi 26 juin, suspectée d'avoir versé un anesthésiant dans le café de ses collègues. Elle n'était pas inscrite à l'Ordre des infirmiers, informe son président pour la Basse-Normandie, qui annonce porter plainte contre la soignante et son employeur.
Une infirmière de l'hôpital de Bayeux (Calvados) a été mise en examen, mercredi 26 juin, après avoir reconnu qu'elle avait versé un anesthésiant dans le café de la salle de pause, provoquant les malaises de quatre de ses collègues, le 19 juin.
La soignante mise en cause, âgée de 49 ans, n'est pas inscrite à l'Ordre des infirmiers, a informé, vendredi 28 juin, le président de l'ordre en Basse-Normandie, Stéphane Le Corre. "Elle n'aurait pas dû travailler, se retrouver devant des patients", a-t-il indiqué à France 3. L'Ordre des infirmiers compte porter plainte contre la soignante pour exercice illégal de la profession et contre le centre hospitalier de Bayeux pour complicité, annonce aussi Stéphane Le Corre.
La direction de l'hôpital pointée du doigt
En théorie, l'inscription à l'Ordre des infirmiers est obligatoire pour exercer le métier. Mais cette obligation d'inscription n'existe que depuis octobre 2021. Dans les faits, de nombreux infirmiers, notamment ceux exerçant depuis longtemps dans des hôpitaux, ne se déclarent pas, parfois par manque d'information. Stéphane Le Corre avance que "la plupart du temps, ce sont des personnes qui ne s'inscrivent pour éviter d'être connues d'une autorité de contrôle". Selon lui, 30 000 infirmiers sur les 700 000 qui exercent en France manquent à l'obligation d'inscription à l'ordre.
Les directions des établissements de santé doivent par ailleurs transmettre, chaque trimestre, la liste de leur personnel infirmier à l'ordre, ce qui permet à ce dernier de vérifier la bonne inscription de chacun. Or, à l'hôpital de Bayeux, "la direction n'a pas fait le nécessaire", a regretté Stéphane Le Corre, vendredi 28 juin, dans les pages du quotidien Ouest-France.
Des faits similaires en 2017
Placée en garde à vue le 24 juin, puis en détention provisoire, la soignante est mise en examen pour "empoisonnement, administration de substances nuisibles et vol", informe le parquet. Elle est suspectée d'avoir volé des médicaments sédatifs à l'hôpital et dans une ambulance avant l’empoisonnement. Des malaises similaires à ceux du 19 juin avaient en outre eu lieu dans le même établissement, où elle exerçait déjà, en octobre 2017. L'infirmière a déclaré aux enquêteurs être en proie à une grande fatigue et vouloir "dormir", a informé le parquet.