Brigitte, habitante d'une petite commune du Bessin a vécu un très mauvais scénario il y a quelques jours. Des escrocs au-dessus de tous soupçons ont réussi à lui subtiliser bijoux et pièces de valeur grâce à une mise en scène bien rodée. Elle nous raconte, encore sous le choc.
Alors qu'elle rentre chez elle après avoir fait quelques courses, Brigitte, habitante d'un petit village aux portes de Bayeux, trouve une voiture garée devant son portail électrique. En sort un homme d'une trentaine d'années, qui se présente de façon tout à fait polie comme étant un employé de Véolia.
Acte 1 : l'employé des eaux
Le représentant de Véolia est tout ce qu'il y a de crédible, un cahier à la main. Il explique à Brigitte qu'une coupure d'eau va avoir lieu dans la commune - une canalisation ayant cédé - et qu'elle va être privée d'eau pendant 2 à 3 heures. Avant cela, il doit inspecter les canalisations de la maison pour voir si tout est en ordre. Brigitte raconte : "Après avoir vu le compteur, il demande à vérifier la tuyauterie, toilettes et autres... Rien ne semble suspect, mais finalement il demande à monter à l'étage, ce que je refuse. Nous ressortons et je trouve qu'il prend son temps..."
Acte II : le policier
Sur le pas de sa porte, apparaît alors un policier. L'agent lui montre sa carte : "un jeune type impeccable en uniforme, casquette sur la tête, droit dans ses rangers". Il explique à notre témoin : "On a repéré une voiture de voleurs dans le secteur, en faisant une ronde, on en a récupéré deux et nous cherchons le troisième". À cet instant, tout s'accélère, le pseudo-agent des eaux sort de la maison et se met à courir, le policier lui emboîtant le pas en hurlant "Au voleur !" Le représentant des forces de l'ordre l'immobilise alors avec force dans ses bras et l'emmène manu militari vers sa voiture.
Je suis totalement ahurie, abasourdie!
Acte III : le dénouement
De retour, le policier explique à la propriétaire de la maison qu'ils ont trouvé des bijoux dérobés par les cambrioleurs et qu'il doit vérifier qu'ils ne lui ont rien pris. "Toujours sous l'effet de la sidération, je l'emmène dans la maison à un endroit où je cache des bijoux de valeur puis à une autre planque où j'ai quelques Louis d'or. Tout était là. " Après ce contrôle rapide, le policier s'en va. Quelques minutes plus tard, Brigitte découvre le pot aux roses.
Je me dis que quelque chose cloche .. il m'avait tout volé !
"Je me suis bien fait avoir... je n'ai que mes yeux pour pleurer ! On est comme au cinéma, on ne se rend compte de rien". Le plus douloureux pour Brigitte, c'est surtout de perdre des objets personnels, de famille, que l'on soit rentré dans son intimité.
ACTE IV : Fin de l'histoire
Prévenus, les gendarmes de Bayeux viennent enquêter pendant deux heures et demie, relevant un maximum d'empreintes et effectuant à l'aide de Brigitte des portraits-robots des deux individus. La mésaventure de celle-ci n'est pas un cas isolé, l'équipe a opéré à plusieurs reprises avec un scénario similaire dans le Bessin.
"Je suis encore assez traumatisée. Pour me protéger et me rassurer, je vais faire installer des caméras de surveillance."
Début juin, des escrocs avaient sévi dans l'agglomération rouennaise utilisant le même mode opératoire, ainsi qu'un peu partout en France.
Pour éviter les vols par ruse :
Ces vols par ruse commis à deux sont fréquents et ciblent souvent des personnes âgées.
Les voleurs veulent avant tout entrer dans les logements. Il ne faut se fier ni à des cartes professionnelles ni à des uniformes.
Quand un inconnu se présente, il faut prendre la précaution d'appeler le service des eaux, le commissariat ou autre pour savoir si des agents ont bien été envoyés en mission dans le quartier.
Dans le doute, ne laisser entrer personne.