Violences conjugales : Bayeux garantit un accueil à toutes les victimes

Le Foyer Jaques Cornu à Bayeux s’engage dans la lutte contre les violences conjugales en mettant en place le service OSYS, ou la promesse de fournir immédiatement un hébergement sécurisé à chaque victime de violences.

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« Quand une femme est prête à partir il faut qu’elle ait une réponse immédiate. Sinon, elle ne part pas.» Virginie Legastelois parle par expérience. La directrice du Foyer Jacques Cornu à Bayeux a accueilli 45 femmes victimes de violences conjugales depuis le début de l’année. Et elle ne compte pas s’arrêter là, bien au contraire.
Dans le cadre grenelle contre les violences conjugales, le Foyer Jacques Cornu veut faire connaître son engagement auprès des femmes à travers le dispositif OSYS.
 

OSYS pour Oui SYStématique


OSYS ça veut dire Oui SYStématique En clair, quand une femme en détresse téléphone ou se présente au foyer, l’association s’engage à l’accueillir sur place, ou dans un autre lieu sécurisé. Elle a lié des partenariats avec des hôtels et cherche à en développer avec des gîtes et des chambres d’hôtes dans le secteur de Bayeux, et même au-delà.
Encore faut-il que les victimes puissent contacter l’association. C’est l’autre versant du dispositif : une promotion est faite auprès des professionnels médicaux et sociaux susceptibles d’accueillir ces femmes lors d’une consultation par exemple. Ces professionnels peuvent fournir le numéro de l’association à de potentielles victimes, afin qu’elles s’en servent le Jour J. Mardi 12 novembre 2019, les premiers kits ont été distribués aux médecins.
 

« C’est une assistante sociale qui m’avait indiqué ce foyer, raconte Claire (prénom d’emprunt). Cette femme d’une cinquantaine d’années est arrivée à Jacques Cornu le mois dernier.
Je lui ai d’abord dit non car je ne voulais pas aller dans un foyer. » Alors Claire subit encore des violences et des menaces pendant plusieurs semaines. Mais un soir, son mari a bien failli la tuer. C’est le déclic pour Claire, qui contacte le foyer Jacques Cornu. Elle a été accueillie tout de suite, et son opinion sur les foyers a changé : « L’accueil a été super. Tout le monde est sympa. Ici, on est à l’aise et en sécurité. »
Comme Claire, les femmes peuvent intégrer le foyer Jacques Cornu immédiatement ou bien après un séjour dans un appartement, une maison relais, ou un hôtel.

Violences conjugales : partir d’abord


Après l’accueil d’urgence, ces femmes sont en effet hébergées avec leurs enfants au sein du foyer et pendant plusieurs semaines, quatre mois en moyenne. C’est souvent le temps nécessaire pour qu’une plainte soit traitée par la justice.
 


Virginie Legastelois explique que le réflexe a longtemps été de conseiller aux femmes victimes de violences conjugales de porter plainte tout de suite. C’est une erreur : la plainte est souvent traitée des mois après, et la convocation du conjoint par la gendarmerie attise la violence et peut s’avérer très dangereux pour la femme si elle n’a pas quitté son domicile.

 Il faut d’abord partir, puis trouver un lieu sécurisé afin de pouvoir entamer des démarches de plainte, d’ouverture de compte, etc. 

Foyer Jacques Cornu : un havre de paix


Le foyer Jacques Cornu, doté de caméras de surveillance et d’une présence humaine 24 heures sur 24, offre cette paix de l’esprit aux femmes afin qu’elles prennent le temps de se bâtir un avenir.
Le foyer est composé de plusieurs appartements, hébergeant chacun deux familles. Cinquante personnes peuvent y être accueillies au total. Des hommes, des femmes, des enfants. Car au départ, le foyer Jacques Cornu a été créé en 1994 pour héberger des hommes sans abri. Il s’est peu à peu ouvert à différents publics, et notamment aux femmes en 2013. Cette mixité fonctionne bien, et le foyer invite les personnes hébergées à communiquer entre elles au moment des repas, pris en commun dans une même salle. Cela permet aussi aux femmes de parler de tout, de rien, et pas forcément d’évoquer les violences qu’elles ont subies.
 


Les femmes peuvent également être accompagnées physiquement dans leurs démarches, si elles craignent de rencontrer leur conjoint violent dans la rue.
Après trois semaines passées au sein du foyer, Claire envisage déjà son avenir : « Je suis quelqu’un de positif. Même si j’ai encore des craintes, je pars du bon pied pour me refaire une nouvelle vie. »  
Le foyer Jacques Cornu hébergera Claire jusqu’à ce qu’elle se bâtisse un futur dénué de violence. Une place se libèrera alors pour accueillir une autre victime.

Pour joindre le foyer Jacques Cornu : osys.calvados@gmail.com. 
La question des violences conjugales sera le thème de l'émission Dimanche en Politique du 17 novembre sur France 3 Normandie
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