Alors que la présence des migrants a été dénoncée cette avec véhémence par le maire de la commune, un collectif vient de se monter à Ouistreham pour leur venir en aide.
Mercredi dernier, Romain Bail, avait convoqué les médias locaux pour une conférence de presse improvisée. Le maire de Ouistreham annonçait alors qu'une jeune fille de 11 ans avait été agressée par un jeune Soudanais de 15 ans et dénonçait l'inaction de l'Etat sur le dossier des migrants dans sa commune. "Je suis inquiet car je n'ai vu, ces derniers jours, que monter la peur, et la psychose. Ce sujet des migrants anime quasiment toutes les discussions des ouistrehamais à tout niveau et à tout moment. Je sens bien qu'il y'a une volonté pour certains de se dire que si la réponse ne vient pas de l'Etat, elle viendra peut-être d'eux-même", déclarait l'élu. La réponse de l'intéressé, la préfecture, n'avait pas tardé.
Cette "peur" évoquée par Romain Bail ne semble pas partagée par tous les Ouistremais. En témoigne la création ces derniers jours du Collectif d'Aide aux Migrants à Ouistreham (CAMO). "C'est vrai que beaucoup disent: ils veulent aller en Angleterre, on ne peut rien faire pour eux", explique Michel Martinez, membre du collectif, "Il y a deux solutions. Soit on les fait rentrer dans le bateau. C'est interdit. Soit on s'occupe d'eux".
Distribution de repas, de vêtements, de chaussures, Michel Martinez et d'autres habitants de la commune ont décidé de s'occuper d'eux. "C'est tellement incroyable que je leur dis parfois qu'ils sont des héros parce que n'importe quel citoyen qui aurait parcouru 10% de ce qu'ils ont parcouru serait épuisé et déprimé".
Malgré la polémique de cette semaine, le collectif souhaite travailler avec la municipalité et les pouvoirs publics. Il a notamment demandé que le gymnase de la commune soit ouvert le soir pour permettre aux migrants, en majorité d'origine soudanaise en ce moment, de pouvoir dormir à l'abri et s'engage à assurer la surveillance de ce lieu d'hebérgement.
Reportage de Rémi Mauger et Morgane Tregouet
intervenant:
- Michel Martinez, Collectif d'Aide aux Migrants à Ouistreham (CAMO)