Une cérémonie et un bal sont organisés ce mardi 9 juillet pour célébrer le 75e anniversaire de la libération de la rive gauche de Caen. Initialement programmée le 6 juin 44 au soir par les Alliés, la libération de la capitale "bas-normande" ne sera effective qu'au milieu du mois de juillet.
C'est sur la place Monseigneur-des-Hameaux, près de l'Abbatiale Saint-Etienne, qu'un hommage sera rendu, ce mardi 9 juillet à 17 heures, aux civils caennais de 39-45, aux Résistants et aux soldats canadiens et britanniques qui libérèrent la rive droite de Caen 75 ans plus tôt. Cette commémoration sera suivie à 19 heures d'un bal de la Libération organisée sur la place Saint-Sauveur.
"Oubliant toute prudence, les gens déferlent sur la rue, des larmes aux yeux".
— Ville de Caen (@CaenOfficiel) July 9, 2019
Le 9 juillet, la rive-gauche de #Caen est enfin libre ! ?? Quelques jours plus tard parait le premier quotidien de la France libérée, @LIBERTE_CAEN. #DDay75?️
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L'histoire de la Libération de Caen
Le 6 juin :
Quand la 3e division d'infanterie britannique débarque sur Sword beach, elle a trois objectifs sur sa feuille de route : opérer la jonction avec les Canadiens à Juno Beach à l’ouest, rejoindre les paras de la 6th Airborne déployés durant la nuit à l’est et s’emparer de Caen. Au soir du 6 juin, ces objectifs sont tous loin d'être remplis. La libération de la capitale du Calvados prendra plus d'un mois et mobilisera pas moins de 115 000 hommes et 500 chars.
L'aviation américaine tente de détruire les ponts de l'Orne pour empêcher la progression des allemands mais manque de précision, les obus ravagent une grande partie du centre ville. Les bombes chutent, explosent, les maisons s'écroulent. La première grande ville bombardée de Normandie compte ses blessés et ses morts.
Il faudra six semaines et plusieurs opérations Perch (7-15 juin), Epsom (25 juin-1er juillet), Windsor (4-5 juillet), Opération Charnwood (7-9 juillet) pour que les Alliés enlèvent à l'ennemi ce qui reste de la ville.
Les caennais sous les bombes
Au lendemain du débarquement du 6 juin 1944, l'Abbaye aux Hommes et l'abbatiale Saint Etienne ont été converties en "ilôt sanitaire". Ils étaient 3500 au début du mois de juillet 1944 et plus de 8000 à la mi-juillet à s'y réfugier.Le 7 juillet : Cette fois, il ne s'agit plus de contourner Caen mais d'y pénétrer, quitte à frapper un bon coup. N'ayant pas rassemblé assez d'artillerie lourde, les Alliés choisissent d'employer l'aviation afin de préparer les opérations au sol.
De 21 h 50 à 22 h 30 : 460 bombardiers de la Royal Air Force (Grande Bretagne) larguent plus de 2 300 tonnes de bombes explosives.
L'offensive aurait dû atteindre les faubourgs nord de la ville, mais les bombes tombent en plein coeur de la capitale normande, où se trouvent encore 1500 caennais. L'université et l'hôtel de ville sont détruits. Leur offensive dans la nuit du 8 au 9 juillet a fonctionné. Les canadiens entrent dans caen par la place des petites boucheries jusqu'au lycée Malherbe. La rive gauche est libérée. Les habitants de la rive droite devront attendre 10 jours pour reconnaître ce sentiment de Liberté.
Selon l'historien Claude Quétel, 2000 Caennais ont perdu la vie pendant la Bataille de Normandie. La ville a été aux trois quarts dévastée.