Un nouveau lieu vient d'être investi sur un ancien site militaire, rue Damozanne, dans un quartier résidentiel non loin du centre de Caen. Plusieurs familles, majoritairement albanaises, s'y sont installées, après avoir été délogées de deux autres squats évacués ces dernières semaines.
L'association qui a mené l'action vient de l'officialiser: elle a investi un nouveau lieu pour y loger des familles migrantes. "L'assemblée générale de lutte contre toutes les expulsions", qui gère également le squat du Marais depuis juin 2013, a ouvert ces locaux jeudi dernier, le 1er novembre. Les familles accueillies avaient été évacuées la semaine dernière, le mercredi 24 octobre, d'un squat situé rue Joseph Wresinski dans le quartier de la Guérinière à Caen. D'autres avaient été expulsées le 18 octobre du squat de la rue des coteaux à Fleury-sur-Orne, à côté de Caen.
Annoncé pour accueillir 96 personnes
Le nouveau lieu investi est implanté à côté d'une caserne militaire, au 28 rue Damozanne. Il s'agirait de l'ancienne maison du colonel de la caserne. Cette vaste demeure, plantée au milieu d'un grand jardin protégé de hauts murs en pierre, ne serait pas utilisée depuis plusieurs années. Elle risque néanmoins de s'avérer trop petite face à la demande.
En effet, pas moins de 96 personnes ont été expulsées ces dernières semaines, au cours de deux évacuations de lieux squattés. De nombreuses familles ont depuis été logées à l'hôtel par les services de l'Etat, mais pour une période limitée à 7 jours. Régis, un membre de "L'assemblée générale de lutte contre toutes les expulsions", assure que, parmi les personnes expulsées, celles qui ont une demande d'asile en cours d'examen, n'ont pas eu accès aux Cada, les Centres d'accueil de demandeurs d'asile. Au nombre de 5 dans le Calvados, ces centres leur sont normalement destinés. Mais depuis longtemps déjà, le dispositif est déclaré comme saturé.
Une ou deux familles, quant à elles déboutées du droit d'asile, se sont vues proposer une aide au retour dans leur pays, l'Albanie, qu'elles ont refusée.
Nouveau centre d'accueil de nuit
Les militants qui accompagnent les migrants considèrent le nouveau squat de la rue Damozanne comme une solution d'urgence. "On dénonce le discours de la préfecture, qui annonce fièrement l'ouverture prochaine (lundi 5 novembre) d'un accueil de nuit de 100 places, alors que c'est largement insuffisant. Et ce n'est qu'un accueil de nuit, ce qui fait que les gens sont à la rue du matin jusqu'à 19h le soir."
Pour l'instant, la préfecture n'a pas réagi à la nouvelle de ce squat, dont elle ignore peut-être l'existence.