Dans le cadre d'octobre rose, la photographe Joséphine Neuville a convié 25 femmes - et deux hommes - à prendre la pose à demi-nue. Devant son objectif, Aurélie et son conjoint ont voulu participer à la campagne pour dénoncer les tabous autour du cancer du sein.
"J'attendais des bonnes nouvelles et on m'a annoncé que j'avais un cancer du sein", Aurélie a appris sa maladie juste avant Noël 2023. Quand la chirurgienne vous demande de choisir l'avenir de votre sein, c'est bizarre, les connexions ne se sont pas faites dans ma tête".
Changer le regard sur le cancer du sein
La quadragénaire explique les difficultés initiales à assimiler la maladie dont elle est atteinte. "Au début c'est compliqué parce qu'on est en bonne santé et on ne saura jamais pourquoi ça tombe sur nous et pas mes sœurs ou ma voisine". Mais les choses deviennent plus tangibles dès lors que commencent les rendez-vous, les traitements et l'opération. "La mastectomie, la cicatrice de la chambre, ça laisse quand même des traces visibles. Il y a une sorte de mutilation, même si c'est difficile à conscientiser".
L'idée, c'est de dire qu'il faut avancer. On doit lever le voile sur les tabous, expliquer ce qu'est le cancer du sein, et que ça fait partie de la vie.
Aurélie, modèle photo pour le shooting seins nus contre le cancer du sein
Aujourd'hui, elle prend le parti d'en tirer du positif. "Il ne faut pas en avoir peur. Ça ne nous change pas profondément. On évolue, il y a des choses positives qui en découlent". C'est pour ça qu'elle a choisi de participer, à nouveau, au shooting de Joséphine Neuville, car elle était déjà présente, en 2022, lors de la première édition, alors même qu'elle n'était pas touchée par la pathologie.
Mettre en avant le rôle des aidants
Sauf que cette fois, son conjoint l'a accompagné devant l'appareil photo. Jérôme est là par amour, en soutien à sa compagne et pour souligner le rôle prépondérant des aidants. "On a une position extrêmement importante. Quand vous êtes très, très proche, vous êtes touché aussi presque directement, il y a à peu près tout qui s'effondre. Ça impacte psychologiquement et physiquement".
Très ému, on sent que la maladie qui a touché sa compagne l'a profondément meurtri. À ses côtés, il a tenté de l'aider au maximum. "Chaque personne a besoin de se rattacher à son entourage. C'est à ce moment-là qu'il faut sortir les épaules, aider au quotidien. On enfile un nouveau costume que l'on n'a pas forcément l'habitude de porter. Il faut beaucoup d'énergie pour en transmettre à l'autre pour que les choses se passent du mieux possible".
Aurélie reconnaît volontiers que l'appui de son compagnon a été précieux : "L'entourage aide à amener de la couleur sur les jours un peu plus gris".
C'est en noir et blanc que les clichés seront exposés le 22 octobre au château d'Hermival-les-Vaux, près de Lisieux, lors d'un vernissage et d'une soirée caritative. Les dons seront reversés à l'hôpital Baclesse de Caen.