C'est l'un chevaux de bataille de la majorité régionale qui souhaite en faire une arme contre le chômage des jeunes Normands. Mais, si le dispositif a progressé l'an dernier, il semble avoir changé de public avec des profils de plus en plus diplômés.
Ce lundi matin, c'était aussi la rentrée pour l'Institut Consulaire d'Enseignement Professionnel de Caen. Du moins pour un tiers de ses élèves, les autres étant, en ce jour de rentrée, en entreprise. En Normandie, on recense 22 000 apprentis. La Région espère augmenter ces effectifs de 50% d'ici 2021. L'an dernier, Hervé Morin avait présenté son plan d'action pour relancer l'apprentissage, 136 millions d'euros annuels, et enrayer le chômage des jeunes (un sur quatre, plus que la moyenne nationale).
"On voit des jeunes gens dépourvus de projets au travers de l'orientation et grâce à l'apprentissage, grâce à l'accompagnement des entreprises et des gens qui leur redonnent envie, qui leur donnet un cap, on arrive à d'excellents résultats", plaide Annie Chevrel-Leroux, directrice de la formation ICEP Caen.
Reportage de Rémi Mauger et Carole Lefrançois
Intervenantes:
- Annie Chevrel-Leroux, directrice de la formation ICEP Caen
- Véronique Tesnière, directrice-adjointe ICEP Caen
Souvent vanté par les entreprises, le dispositif est pourtant encore handciapé par certaines idées reçus, parfois véhiculées par ceux qui voudraient en faire la promotion à l'image du PDG de Véolia, Antoine Frérot, qui déclara cet été au micro de nos confrères de France Inter que ses enfants étaient "trop brillants" pour choisir cette voie. Le grand patron s'en est ensuite excusé sur l'antenne de France Info.
Comme le PDG de Veolia, revoyez vos idées reçues sur l'apprentissage
Les déclarations du PDG de Veolia Antoine Frérot le 30 août dernier sur France Inter concernant l'apprentissage n'ont pas été du goût de tout le monde, en témoignent les nombreuses réactions sur les réseaux sociaux. Petit tour d'horizon sur ce qu'est l'apprentissage, et surtout sur ce qu'il n'est pas.
Et si on regarde les chiffres fournis par le ministère du travail ce lundi, en ce jour de rentrée, il semble que le patron de Véolia soit lui-même victime des idées reçues. Car si l'apprentissage a progressé en 2016 (1,9% d'apprentis en plus), c'est grâce à l'enseignement supérieur. Dans le secteur privé, l'augmentation repose sur les embauches d'apprentis préparant un diplôme de niveau bac+2, en hausse de 5,3%. En revanche, "les entrées en formation de niveau CAP (-1,1%) et baccalauréat ou brevet professionnel (-1,3%) sont en baisse", note la Dares.
Selon le service des statistiques du ministère, cette baisse s'inscrit dans une "tendance de long terme". "Depuis 2008, le nombre d'entrées d'apprentis au niveau secondaire a diminué de 24%" et "quatre cinquièmes" de ce recul sont dus "à la baisse de l'emploi dans les métiers traditionnels de l'apprentissage" (bâtiment, industrie, coiffure, esthétique, hôtellerie-restauration).