Avec l'arrivée de la saison hivernale, la Croix-Rouge a repris ses maraudes dans les rues de Caen. Mais avec un peu de retard. L'association humanitaire manque en effet de bénévoles pour assurer la distribution de repas et apporter un peu de réconfort aux plus démunis.
Depuis ce lundi 5 novembre, les bénévoles de la Croix-rouge sont de retour dans les rues de Caen pour les maraudes hivernales. A partir de 19 heures, chaque soir, une équipe de 11 bénévoles part à la rencontre des plus démunis en cette saison hivernale. "L'objectif, ce n'est pas seulement de donner à manger. C'est aussi de créer du lien, de passer un peu de temps avec ces gens qui sont, pour beaucoup, coupés du monde", explique Claude Gautier, président de l'antenne caennaise de la Croix-Rouge.
L'équipe de la Croix-Rouge s'installe chaque soir dans trois endroits différents. La maraude débute à 19 heures place Gambetta. Puis le camion de l'association s'installe, à 20 heures, près de la médiathèque Alexis de Tocqueville, sur la Presqu'île. La tournée des bénévoles s'achève sous le pont situé rue de la gare, de 21 heures à 22 heures 30. Et ce jusqu'au 31 mars, sept jours sur sept.
Cette année, la Croix rouge a dû reporter d'une semaine le lancement de sa maraude hivernale, faute d'effectif suffisant. "Nous avons besoin d'une équipe de 11 personnes, chaque jour", explique Claude Gautier, "On interdit aux bénévoles de faire plus de deux maraudes par semaine pour protéger nos troupes. Nous avons besoin de grossir nos effectifs. Aujourd'hui, nous avons environs 180 maraudeurs, ce qui est très juste. Nous serions plus à l'aise à 220-230."
Si l'association cherche autant de "bras", c'est que les besoins sont conséquents: "on a établi 25 000 contacts sur Caen", indique Claude Gautier. Selon le président de l'antenne caennaise de la Croix-Rouge, le public a sensiblement évolué, en nombre mais aussi en termes de profil, ces dernières années. "Le nombre de bénéficiaires a doublé en 2015-2016 avec la fermeture du camp de Grande-Synthe et l'arrivé de migrants, venus pour beaucoup du Soudan mais aussi d'Albanie. Ça a posé quelques problèmes à nos locaux qui se sont sentis mis à l'écart. Il a fallu gérer."
Un public considérablement rajeuni
Car parallèlement, les "locaux" ont eux aussi étaient plus nombreux. "J'ai commencé les maraudes en 2014. A l'époque, il y avait peu de femmes et d'enfants. Aujourd'hui, on voit beaucoup d'étudiants, des familles qui travaillent, de très jeunes enfants en poussette. Le public s'est considérablement rajeuni. Ce n'est plus le clochard âgé."Les bonnes volontés sont donc les bienvenues à la Croix Rouge. Seul impératif: "avoir envie d'aider concrètement les gens." Des réunions d'information sont régulièrement organisées au siège de l' association, 44 bis boulevard du Maréchal Lyautey, à Caen. Les prochaines auront lieu les jeudi 15 novembre et 13 décembre à 18 heures.