Un foyer d'accueil a-t-il été le théâtre de proselytisme religieux ? A Caen, la question se pose depuis le licenciement cet été à l'ACSEA d'un salarié fiché S. Mis en examen pour s'être rendu en Syrie, il continuait à encadrer des jeunes mineurs placés.
"C'est le malaise ici parce que personne ne s'attendait à ça de la part de cette personne qui faisait des remplacements chez nous, ponctuellement, depuis juillet 2015 et il n'y avait aucun soupçon le concernant", explique ce mardi matin Jean-Luc Godet, directeur du département accueil familial et hébergement éducatif de l'ACSEA. (Association Calvadosienne pour la Sauvegarde de l'Enfant à l'Adulte).
C'est cet été, par les médias, que les responsables de cette association ont appris que l'un de leur(s collaborateurs était fiché S. Le jeune homme de 24 ans, originaire d'Hérouville-Saint-Clair, mis en examen avec son frère en décembre 2015 après un voyage en Syrie, a été interpellé pour ne pas avoir respecté son contrôle judiciaire.
Durant un an, le jeune homme a travaillé comme surveillant de nuit dans un foyer à Caen auprès de sept jeunes placés par la protection judiciaire de la jeunesse. La direction de l’ACSEA plaide sa bonne foi dans le recrutement de ce surveillant : n’ayant jamais été condamné, son casier judiciaire est vierge.
Reste maintenant à savoir si l’individu a pu faire prosélytisme auprès des mineurs vulnérables placés dans ce foyer. Non, assure la direction de l’ACSEA en s’appuyant sur sa propre enquête. Néanmoins, cette même direction reconnait qu’elle compte deux jeunes montrant des signes de radicalisation parmi les 180 pris en charge dans ses foyers.
Reportage de Franck Bodereau et Matthieu Bellinghen
Intervenants:
- Jean-Luc Godet, directeur du département accueil familial et hébergement éducatif de l'ACSEA
- Véronique Cousin, directrice adjointe