Le collectionneur d'art suisse Jean Claude Gandur pourrait choisir Caen pour accueillir son futur musée et son extraordinaire collection de plus de 3 700 oeuvres, dont une partie sera exposée dès le 22 juin au Mémorial. Quels arguments pourraient définitivement faire pencher la balance en faveur de la ville du Calvados, qui fait partie du top 3 des villes privilégiées par le milliardaire ?
Caen sera-t-elle la ville choisie par Jean Claude Gandur pour accueillir son futur musée d'arts ? La question se pose toujours. Le collectionneur, présent dans le Calvados à l'occasion du lancement de son exposition "Années pop, années choc, 1960-1975" au Mémorial de Caen, qui regroupe une partie de ses oeuvres "croissant art et histoire", laisse encore planer le doute.
"Si Caen n'avait pas d'atouts, je ne serais pas là" glisse dans un sourire Jean Claude Gandur. La ville Normande fait partie des trois dernières villes en lice pour accueillir le projet du milliardaire suisse avec Bordeaux et Strasbourg. Les critères de sélection de Jean Claude Gandur sont bien précis, mais Caen pourrait bien tirer son épingle du jeu avec quelques atouts.
Un parc lié au musée
Le collectionneur d'art suisse est clair : "il faut que la ville que je vais choisir réponde à mon concept. Un beau bâtiment dans un beau parc. C'est quelque chose de très important pour moi parce que le parc c'est un lieu d'accueil. Faire en sorte qu'une population se retrouve et ait envie de venir, c'est mon rêve" indique Jean Claude Gandur.
En proposant une grande étendue de verdure à proximité du Mémorial de Caen et de la colline aux oiseaux, la ville préfecture du Calvados a de quoi séduire. D'autant plus que des "passerelles entre les deux musées sont évidentes" rappelait Stéphane Grimaldi, l'ex directeur de l'établissement caennais.
Des affinités déjà nouées
Jean Claude Gandur ne s'en cache pas. Sa décision sera aussi une question "d'affinités". Le collectionneur d'art l'affirme : "J'aime beaucoup Caen. J'aime son maire. J'ai de très fortes amitiés pour l'ancien directeur du Mémorial" développe-t-il.
Des liens qui ne sont donc pas nouveaux entre le collectionneur d'arts suisse et le territoire normand et qui avaient abouti à un événement en 2020. Le Mémorial de Caen avait accueilli "La libération de la peinture", première exposition du milliardaire suisse, montrant l'influence de la Seconde guerre mondiale sur les oeuvres abstraites de 1945 à 1962.
"Années pop, années choc, 1961-1975" est donc le deuxième acte d'un lien artistique déjà initié sur les terres normandes.
"Les politiques ont compris que l'art est un argument extrêmement fort pour développer la connaissance, le tourisme et le vivre ensemble. L'idée est de tester si c'est le lieu exact que je cherche pour déployer les collections" détaille celui qui possède une collection extraordinaire de plus de 3 700 oeuvres, l'une des plus importantes au monde. Des pièces d'art, tableaux et peintures de différentes époques, minutieusement choisis depuis plus de 40 ans.
Plus d'attaches avec la Normandie
Caen est désormais uniquement en compétition avec Strasbourg et Bordeaux dans l'esprit de Jean Claude Gandur. Deux grandes villes, "qui ont d'autres avantages et d'autres inconvénients" confie le collectionneur d'art suisse.
Mais Caen semble avoir une petite longueur d'avance d'un point de vue affectif dans le coeur du milliardaire. "J'ai déjà certaines attaches avec cette région. J'aime la Normandie. J'ai une maison ici. J'aime bien discuter avec les gens. C'est vrai que je connais peut-être un peu moins bien les autres villes parce qu'elles sont plus loin de là où je vis" développe l'homme à l'initiative de l'exposition "Années pop, années choc, 1960-1975".
Mais il l'assure, son choix n'est pas encore fait. "Tout dépendra des rendez-vous le 22 juin à Caen, puis d'ici fin septembre avec Strasbourg et Bordeaux. Aucune ville ne répondra à tous les critères".
La décision de Jean Claude Gandur est attendue pour la fin septembre.
"Je négocierai avec la ville que j'ai choisie en octobre et novembre. Et j'espère annoncer ma décision en décembre" conclut-il. II faudra donc encore patienter quelques mois pour savoir si les Normands pourront profiter à Caen du futur musée Gandur, qui abritera l'exceptionnelle collection du milliardaire suisse.