Le service des urgences du CHU de Caen en est à son 19ème jour de grève. Les soins sont assurés par le personnel assigné. Mais le climat est tendu, et les négociations avec la direction patinent.
C'est pour dénoncer des condition de travail qui se sont dégradées, et des violences qui sont monnaie courante au service des urgences que le personnel s'est mis en grève. Violences verbales, mais aussi physiques. Les agents disent "stop", dans un service en crise.
Ils dénoncent le manque d'effectifs.
Ces 5 dernières années, 400 postes ont été supprimés au sein de l'établissement. Le CHU a engagé un 2009 un plan de retour à l'équilibre financier.
Un plan qui a porté ses fruits : l'établissement était en déficit de 42 millions d'euros en 2009, il ne l'était "que" de 3 millions d'euros en 2015, et pourrait même revenir à l'équilibre en 2016.
Mais cette politique de rigueur s'est traduite par des tensions dans les services. En particulier aux urgences.
Le personnel veut un agent de sécurité 24 heures sur 24
Il y a deux mois, les agents des urgences ont tiré la sonnette d'alarme, avant de se mettre en grève. Les négociations avec la Direction n'avancent pas assez vite à leur goût. La Direction propose un poste d'aide-soignant de nuit, et le renfort, sur certaines plages horaires, d'agents de médiation et de sécurité dans le service des urgences. Elle reconnaît que les situations de violence sont "de plus en plus quotidiennes dans le service".
Insuffisant pour le syndicat UNSA, qui réclame trois postes de personnel de santé supplémentaires (une aide-soigante, une infirmière et un brancardier de nuit), ainsi que la présence d'un agent de sécurité 24 heures sur 24, 7 jours sur 7.
Le personnel envisage une journée d'action la semaine prochaine.
En attendant, la grève s'est étendue dans trois autres services : la néonatologie, le PC sécurité-incendie, et le centre Esquirol-psychiatrie.
Voir le reportage de Thierry Cléon et Charles Bézard
intervenants : Joelle Butt, infirmière de jour service des urgences; Henri Milet, directeur des ressources humaines du CHU de Caen et Sébastien Lamy, secrétaire departemental de l'UNSA.