Veste bleue nuit et pantalon noir sur baskets blanches ; sous sa casquette, Orelsan rassemble les fans. Dans le hall du cinéma UGC à Mondeville, il se prête volontiers aux dédicaces, photos de groupe et autres selfies. Hier soir à Caen et à Mondeville, le premier ciné-concert de la star du rap a drainé en masse le public et déchainé les passions.
Après la projection du film, c'est la surprise dans la salle, Orelsan monte sur scène avec son équipe. Et s'adresse au public, non sans émotions.
"Cela fait 27 ans que je fais du rap. Quand on a regardé le show, on était fiers. On se disait, tiens, on a fait ça sur l'année. Entre la première version du show et la dernière , il s'est passées 100 dates ... Plein de petites choses ont été rajoutées."
Ce que j'aime bien dans ce film, c'est qu'on a passé pas mal de temps à faire le montage. En fait, c'est une seule vision alors qu'en live chacun donne sa vision, c'est un "live-concert". Quand j'étais petit, je regardais beaucoup de live de groupes. J'ai plein de bons souvenirs de ça, c'est une autre forme d'expression.
Orelsan
L'artiste avoue avoir aimé faire sa tournée. C'est pourquoi, avec son équipe, il a décidé de faire un film d'un de ses concerts pour garder une trace.
On avait les images, on a commencé à les monter. On s'est dit, ah, c'est cool ! Le son, on a eu le temps de le mixer. C'est trop bien d'avoir une trace du concert et que ce soit vraiment ce qu'on voulait montrer. Quand on est sur un solo, on est sur un solo, on comprend mieux qui fait quoi. C'est un peu une façon de driver le spectateur. On n'essaie pas de révolutionner un format, c'est juste cool que cela existe. C'est un truc pour marquer la fin de la tournée, une dernière célébration. C'est pour ça qu'on voulait être là physiquement pour partager ça avec les gens.
Orelsan
Parmi eux, Lisa et Zoé attendaient ce moment depuis longtemps. Elles connaissent Orelsan depuis le collège. Lisa l'a découvert grâce à sa grande soeur.
Ce ciné-concert, c'était super cool, c'était trop bien ! Au début, c'était calme mais c'est normal, on écoute, on découvre et ensuite les gens commencent à kiffer. C'est vrai que c'est dur d'écouter un concert assis. On a envie de bouger mais on est absorbées par l'ambiance.
Lisa, 18 ans
Les deux jeunes filles n'en reviennent pas. Elles sont fascinées par la beauté des images, par ce spectacle très sympa à régarder.
On l'avait déjà vu en vrai, mais sur écran, les images sont exceptionnelles. Nous n'avions pas vu "civilisation perdue", on a pu découvrir ça. C'est vrai que la mise en image est soignée mais ce ne sera pas aussi bien que le concert. Ca permet tout de même de découvrir une autre facette et le travail des techniciens, des cadreurs. C'est incroyable, on découvre des choses exceptionnelles. On retournera à ce genre de concert.
Lisa, 19 ans et Zoé, 18 ans
Toutes les générations ont adopté ce genre de musique. Les textes d'Orelsan parlent aux jeunes et aux moins jeunes. C'est le cas pour ce père de famille qui est venu avec son fils.
En concert on le voyait moins bien, le fait de le voir de plus près et de le rencontrer à la fin, c'était génial, c'est des expériences différentes, c'était bien.
Louis, 13 ans
Gaëtan, le père, ne voulait pas manquer ce rendez-vous. La soirée a répondu à ses attentes avec une rencontre inespérée avec la star.
Mon fils est allé le voir à Rennes, on voulait le voir au cinéma. C'était incroyable et de le rencontrer au plus près, c'était top, on a pu faire une photo avec lui, c'était parfait. Dans ces conditions, on profite un peu mieux du spectacle, on le voit mieux. C'est vrai qu'on n'a pas l'ambiance du concert, mais c'est vrai aussi que dans une salle comme Bercy, on voit rien, on ne voit que des écrans et les gens avec leurs mains en l'air, avec leur téléphone. Là, les gens étaient calmes, ils voulaient vraiment apprécier le spectacle. Quand on est dans une fosse avec les gens les uns sur les autres, c'est pas pareil.
Gaëtan, 47 ans
Ce soir, Orelsan n'a pas voulu rester chez lui. Après une longue tournée, il voulait partager ce moment avec le public, partager cette expérience cinématographique très différente du concert.