Un policier qui avait blessé un manifestant le 26 mai 2016 à Caen avait été condamné à deux mois de prison avec sursis, sans inscription au casier judiciaire. Demain, jeudi, sa victime demandera des dommages et intérêts au titre du préjudice subi.
La scène avait été en partie filmée: un homme à terre frappé à coups de matraque par un policier. Le 26 mai 2016, alors que la manifestation contre la Loi travail se termine dans un nuage de gaz lacrymogène, Monji Essanaa est violemment frappé, place Gardin à Caen.
Après avoir effectué une radio des poumons, le manifestant, maître-nageur de profession, découvre qu'il souffre d'un décollement de la plèvre. On lui prescrit 12 jours d'arrêt de travail.
Archive France 3 reportage du 3 juin 2016
a
Procédure de plaider-coupable
La plainte contre le commandant de police aboutit à un procès, en septembre 2016, mais sans débat, ni possibilité de faire appel: le policier a fait savoir qu'il plaidait la culpabilité. Convoqué dans le bureau de la procureure de la République, il écope de 2 mois de prison avec sursis, sans inscription au casier judiciaire.
"La sanction pénale est, je trouve, vraiment très légère" estime Monji Essanaa. "Ce qui m'inquiète le plus, c'est que ce policier est à nouveau sur le terrain" ajoute-t-il, estimant qu'un homme agissant avec violence ne devrait pas participer à des opérations de maintien de l'ordre.
Le Tribunal de grande instance pour fixer le préjudice
Monji Essanaa demande une indemnisation pour le préjudice corporel, moral et matériel qu'il estime avoir subi. Son avocat, Maître Marand-Gombar, refuse toutefois de communiquer les montants qui seront demandés demain, jeudi 11 octobre. Son cabinet plaidera face à l'avocat de l'agent judiciaire de l'Etat, car c'est bien l'Etat qui sera éventuellement condamné à payer.
Images vidéo
Maître Marand-Gombar se réjouit que l'affaire soit portée, pour le volet indemnisation, devant le Tribunal de grande instance. "Elle a subi de nombreux renvois, j'espère qu'elle trouvera une solution judiciaire demain". Et d'ajouter, "s'il n'y avait pas eu d'enregistrement vidéo, il est probable que cette affaire aurait été classée sans suite."